Le 10 avril 1198, alors que Vassily et Jenka étaient partis chasser dans les bois afin d'étancher leur soif, ils découvrirent par hasard la présence d'un camp saxon installé à côté d'une rivière traversant la dense forêt dans laquelle Arnulf et sa meute s'étaient établis. Il devait y avoir une vingtaine d'hommes et cinq chevaux... Après les avoir observé de longues minutes, ils remarquèrent la présence de deux hommes en armure buvant un verre de vin à l'écart des autres, qu'ils soupçonnèrent être des caïnites. Ils quittèrent alors les lieux et retournèrent au camp d'Arnulf, situé à quelques centaines de mètres de là...

 

Après que Vassily et Jenka lui aient fait leur rapport, Arnulf supposa que les deux hommes en armure qu'ils avaient aperçus étaient des Ventrues romains et commandaient les soldats saxons. Mais ce qui inquiétait encore plus Arnulf, c'était le fait que son soit-disant allié Mitru (dit « Le chasseur »), ne lui ait pas rapporté la présence de ces Saxons... Il devait, selon lui, être forcément au courant... Sur ces dires, Arnulf demanda à Vassily et Jenka de retourner au-dit camp et de rester en observation pour tenter d'en apprendre plus sur ces probables Ventrues. Ils seront cette fois accompagnés de trois autres Gangrels : Borya, Vuk et Goran...

 

Le meute de Gangrels retourna alors au camp Saxon et observa pendant de très longues minutes leurs allées et venues. Ils parvinrent ainsi à entendre le nom d'un des deux Ventrues : Mark Arpad. Forts de cette information, ils s'apprêtèrent à retourner au camp d'Arnulf mais furent soudainement attaqués par quatre féroces Lupins qu'ils n'avaient pas entendu s'approcher d'eux.

 

Vassily fut immédiatement prit de panique et tenta de fuir mais l'une de ces bêtes féroces lui bloquait le passage. Il parvint heureusement à éviter deux terribles coups de griffes du monstre avant de trouver une échappatoire et, tandis qu'il courrait plus vite qu'il ne l'avait jamais fait, il se senti soudainement soulevé de terre et aperçu Goran le poser sur un cheval qu'il chevauchait. Ses compagnons avaient eu la bonne idée de profiter du chaos ambiant pour voler trois chevaux aux Saxons et fuir les lieux.

 

Tandis qu'ils chevauchaient en direction du camp des Gangrels, Vassily et ses compagnons aperçurent au loin un impressionnant spectacle. Une bataille faisait apparemment rage au sommet du Château Bratovitch, un voïvodat Tzimisce possédé par un dénommé Vladimir Rustovitch, réputé sévère et cruel. Il semblait que des créatures ailées, certainement des Gargouilles créées magiquement par le clan Tremere depuis leur forteresse de Ceoris à partir de Gangrels, Tzimisces ou Nosferatus préalablement capturés, assaillaient les tours du château, défendues par des pluies de flèches enflammées... Puis ils aperçurent une forme draconique s'élever au-dessus du château mais ne purent en voir d'avantage dans la nuit noire...

 

Lorsque la meute de Gangrels revint au camp de leur chef Arnulf, le soleil n'allait pas tarder à pointer et Vassily, Jenka et les autres eurent juste le temps de faire leur rapport avant de sombrer dans leur profond sommeil diurne...

 

La nuit suivante, quelques heures seulement après le coucher du soleil, deux personnes arrivèrent au camp d'Arnulf. L'un d'eux était Tibor, un infant de Mitru, qui amenait un étranger venu porter une lettre à l'attention de Dragan, le Sire de Jenka. Lorsque celui-ci prit la lettre entre ses mains, il s'interrogea sur le fait que la lettre ait déjà été ouverte. Le messager accompagnant Tibor expliqua alors que lorsqu'il s'était rendu à Klausenburg pour y rencontrer Mitru et lui demander de le mener au camp d'Arnulf, celui-ci avait insisté pour lire la lettre destinée à Dragan avant d'ordonner à Tibor de l'y mener...

 

Après avoir lu la lettre qui lui était destinée, Dragan expliqua qu'elle provenait d'un de ses vieux amis, un Tzimisce nommé Mircea Dzardescu vivant dans la petite ville de Buda, en Hongrie occidentale. Mircea Dzardescu demandait à Dragan de le rejoindre, accompagné de son infante Jenka et de Vassily, infant de Milosz et frère de Dragan, qui l'attendait également à Buda... Dragan ne pouvait refuser une telle requête de la part de Mircea Dzardescu, affirmant avoir une dette envers lui et, avec l'accord d'Arnulf, emprunta les chevaux volés la veille aux Saxons et quitta le campement gangrel en compagnie de Jenka et de Vassily.

 

Le trio voyagea durant quatre nuits, trouvant refuge dans les bois durant la journée et se nourrissant de gibier chassé durant la nuit. 250 km les séparaient le Buda. Le 13 avril 1198, durant leur troisième nuit de voyage, ils croisèrent la route d'une dizaine de cavaliers Magyars et Saxons. Heureusement, ils se cachèrent dans les sous-bois et ne se firent pas repérer.

 

Le lendemain, le 14 avril 1198, alors qu'il ne leur restait plus que 50 km à parcourir avant d'arriver à destination, ils croisèrent la route d'une troupe de six cavaliers menés par un homme qui se présenta comme étant Vladimir Rustovitch, membre du clan Tzimisce et « Voïvode des Voïvodes » de Transylvanie... Il était accompagné de quatre soldats (dont au moins une d'entre elles devait être ses goules) et de son homme de main principal, un caïnite impressionnant nommé Dieter Voigt, une armoire à glace en armure complète de chevalier peinte en noir, et casqué d'un impressionnant heaume à cornes rappelant celui des Saxons...

 

Dragan, Vassily et Jenka furent très méfiants envers ces voyageurs car s'il s'agissait bien de Vladimir Rustovitch et de sa garde rapprochée, sa réputation d'homme violent et sadique n'était plus à faire... Heureusement, le Tzimisce se montra très courtois envers la troupe de Gangrels, ne voyant manifestement pas de danger en eux, et leur proposa même de poursuivre leur route ensemble en direction de Buda, chose qu'ils acceptèrent...

 

Le lendemain, le 15 avril 1198 peu après la tombée de la nuit, la compagnie arriva enfin aux portes de la ville...