C'est au matin du 9 février 1937 que l'on appela à son domicile le Dr Stoke. L'agent spécial Purvance venait d'être admis aux urgences de l'Hôpital Mont Sinaï dans un état critique, victime de plusieurs coups de couteau. Le docteur arriva à son chevet et le sauva in-extremis. Avant de sombrer dans l'inconscience, l'agent du FBI lui révéla qu'un attentat était en passe d'être commis par un dénommé Scanlon, dont le signe distinctif était un chapeau melon, sur la personne du président Franklin Delano Roosevelt. Ce dernier devait justement donner un meeting le jour même à Central Park. Aussitôt, Ian Stoke appela ses amis : le Professeur Ross, qui venait de mettre au point un prototype de robot et qui prévint à son tour Edmond Samba Ba, William Peterson qui emprunta immédiatement l'avion privé de l'une de ses connaissances pour faire le voyage depuis Chicago avec son fidèle Antonio et Kundun Shamla . Le rendez-vous était à Central Park.
Au milieu de la foule, ils parvinrent à repérer un homme portant un chapeau melon et qui tenait dans ses mains une télécommande lui permettant de contrôler un avion miniature qui se dirigeait droit sur la tribune du président ! C'était Scanlon ! Un chinois armé d'un couteau surgit pour le protéger et une lutte l'opposa à Kundun et au Dr Stoke, pendant que William tira sur le modèle réduit et le fit dévier de sa route. Une explosion eu lieu, le président fut évacué sain et sauf et les aventuriers qui avaient capturé Scanlon et mis en fuite son garde du corps firent la connaissance de l'agent spécial Albert Krops que Ian Stoke connaissait déjà depuis quelques heures.
Krops les félicita pour leur acte de bravoure et leur demanda de bien vouloir se faire les relais du FBI pour cette enquête en se rendant au domicile de Scanlon. Sur place, outre des ouvrages sur l'aéronautique et la religion ils découvrirent des restes de nitroglycérine ainsi que nombreux numéros d'un magazine amateur millénariste, l'éditorialiste souhaitait la fin du monde pour l'avènement de dieu sur terre. Alors qu'ils fouillaient l'appartement, ils entendirent du bruit dans le couloir et virent un homme sortir de l'immeuble et regarder dans leur direction.
Ils avaient plusieurs éléments : le nom de l'imprimeur Charles Long dont l'imprimerie se trouvait non loin et le nom de l'éditorialiste, Edgar Gifford. Ils se rendirent donc à l'imprimerie et firent connaissance de Long. Il avait tout l'air d'un illuminé et il fut enchanté de savoir que les aventuriers étaient séduits par les thèses du magazine. Il les invita à se joindre à lui le soir même pour assister à une réunion des Fils du Siècle Dernier, c'était le nom de la secte à laquelle lui et Scanlon appartenaient. Ils durent descendre un nombre incalculable de marches d'escalier pour s'y rendre car elle se tenait dans une grotte, dans les profondeurs de New-York. Là, ils se vêtirent de toges et assistèrent au discours d'un "évêque "qui annonça à toute cette étrange assemblée qu'il se rendrait le lendemain même en Europe, auprès du Père de la Dernière Année pour accomplir quelque chose d'historique.
Le lendemain, à l'imprimerie Long, ils eurent une altercation qui par miracle ne dégénéra pas en échange de coups de feu avec l'homme qui les avait espionnés au domicile de Scanlon. Ils persuadèrent Long de leur bonne foi et jetèrent le doute sur les intentions de cet individu. Ils purent apprendre de lui que l'évêque qui avait prononcé le discours était Gifford et que le prévôt Culver l'accompagnerait en Europe. Krops avec qui ils étaient en contact, leur annonça qu'un dénommé Edgar Gifford venait de prendre le bateau pour Londres. William Peterson demanda de nouveau à son ami de lui prêter son avion afin qu'ils puissent le devancer.
Ils arrivèrent avec deux jours d'avance sur Gifford et Culver, largement de quoi visiter la capitale de l'Empire Britannique ! Après quoi, à l'heure du débarquement du Laurentic, ils scrutèrent les passagers afin de trouver deux hommes correspondant à ceux qu'ils recherchaient. Pas une mince affaire quand on ne dispose pas de photo ni de signalement ! Néanmoins, grâce à leur perspicacité et à l'ingéniosité de Peterson qui demanda à Antonio de faire la manche, sollicitant ainsi la charité chrétienne de Gifford, ils purent les repérer et les prendre en filature jusqu'à l'aéroport. Discrètement, ils prirent place dans le même avion qui avait Bruxelles pour destination.
De là, tout aussi discrètement, à bord de taxis ils suivirent la voiture qui était venu les chercher jusqu'à l'abbaye située à quelques centaines de mètres de Grammont, une petite ville des Flandres.
Le soir même, ile revêtirent leurs toges et avec le robot du Pr Ross, se rendirent aux abords de l'abbaye. Ils eurent même la témérité d'entrer à l'intérieur et d'assister au discours du Père de la Dernière Année. Ce dernier, lors d'un discours solennel révéla aux membres de la secte que le lendemain l'opération Grand Palais allait avoir lieu : détruire le Grand Palais de Paris où se tiendrait une réunion avec de nombreux chefs d'état et dont le sujet était la politique à mener avec le Reich allemand. Ceci provoquerait fatalement une guerre si terrible que l'aboutissement serait un retour de l'humanité vers dieu, qui apparaitrait alors comme l'ultime recours.
Les héros ressortirent pour rejoindre le professeur et Antonio qui étaient restés à l'extérieur avec le robot. Alors qu'ils s'entretenaient sur la marche à suivre, ils virent une silhouette encapuchonnée se diriger vers eux. D'une voix féminine, elle leur demanda ce qu'ils faisaient là. Il y eut un instant d'incertitude durant lequel personne n'osa se dévoiler. Le professeur Ross donna l'ordre à son robot de l'attaquer mais la femme parvint à l'esquiver. Elle leur dit qu'elle était journaliste pour le Soir de Bruxelles. Elle se prénommait Suzanne Wouthers et avait infiltré la secte depuis quelques semaines. Elle ajouta qu'ils étaient sur le point de faire décoller un dirigeable armé de missiles. Tous convinrent qu'il était temps d'agir sans tarder pour contrecarrer les plans des Fils du Siècle Dernier.
Au cœur de la nuit, ils retournèrent tous à Grammont et avant de se coucher, la journaliste appela l'armée belge, tandis que Ian Stoke appela Krops à New-York. Le lendemain ils assistèrent depuis les abords de la ville à la bataille opposant les sectateurs à l'armée. Une bataille aérienne entre le dirigeable et la patrouille de chasseurs en fut le point d'orgue.
Grâce à nos héros, un sombre projet aux conséquences désastreuses avait été mis en échec.