Charles Baudelaire nous a jeté son "Rêve Parisien" comme la presse son encre noire pour nous condamner à poursuivre sa chimère onirique Cthulienne :

 

De ce terrible paysage,

Tel que jamais mortel n'en vit,

Ce matin encore l'image,

Vague et lointaine, me ravit.

 

Le sommeil est plein de miracles !

Par un caprice singulier

J'avais banni de ces spectacles

Le végétal irrégulier,

 

Et, peintre fier de mon génie,

Je savourais dans mon tableau

L'enivrante monotonie

Du métal, du marbre et de l'eau.

 

Babel d'escaliers et d'arcades,

C'était un palais infini,

Plein de bassins et de cascades

Tombant dans l'or mat ou bruni ;

 

Et des cataractes pesantes,

Comme des rideaux de cristal,

Se suspendaient, éblouissantes,

À des murailles de métal.

 

Non d'arbres, mais de colonnades

Les étangs dormants s'entouraient,

Où de gigantesques naïades,

Comme des femmes, se miraient.

 

Des nappes d'eau s'épanchaient, bleues,

Entre des quais roses et verts,

Pendant des millions de lieues,

Vers les confins de l'univers ;

 

C'étaient des pierres inouïes

Et des flots magiques ; c'étaient

D'immenses glaces éblouies

Par tout ce qu'elles reflétaient !

 

Insouciants et taciturnes,

Des Ganges, dans le firmament,

Versaient le trésor de leurs urnes

Dans des gouffres de diamant.

 

Architecte de mes féeries,

Je faisais, à ma volonté,

Sous un tunnel de pierreries

Passer un océan dompté ;

 

Et tout, même la couleur noire,

Semblait fourbi, clair, irisé ;

Le liquide enchâssait sa gloire

Dans le rayon cristallisé.

 

Nul astre d'ailleurs, nuls vestiges

De soleil, même au bas du ciel,

Pour illuminer ces prodiges,

Qui brillaient d'un feu personnel !

 

Et sur ces mouvantes merveilles

Planait (terrible nouveauté !

Tout pour œil, rien pour les oreilles !)

Un silence d'éternité.

 

II

 

En rouvrant mes yeux pleins de flamme

J'ai vu l'horreur de mon taudis,

Et senti, rentrant dans mon âme,

La pointe des soucis maudits ;

 

La pendule aux accents funèbres

Sonnait brutalement midi,

Et le ciel versait des ténèbres

Sur le triste monde engourdi.

 

 

 

    Les dernières volutes d'un brouillard londonien s'estompent et la locomotive s'enfonce dans l'obscurité naissante de l'orient. Aucun mot ne vient troubler le silence dérangeant de cette nuit. Seuls le heurt régulier et feutré des roues sur le rail et les discussions lointaines des autres voyageurs vous parviennent comme un étrange rêve, comme seraient la voix des vivants pour des fantômes perdus entres deux mondes. Vous regardez les ombres de la campagne anglaise défilé par delà le reflet glacé de vos visages blêmes dans les vitres du compartiment.

Vous vous regardez les uns et les autres, n'osant soutenir le regard, comme fuyant une réalité maintenant bien ébranlée. Le teint blafard et fatigué de certains n'a de comparaison que les traits tirés et livides des autres... Le temps semble suspendu...

L'ouverture brutale et bien réelle de la porte du compartiment vous ramène à une réalité à la fois morne et colorée, à des bruits aussi agressifs que dérangeants. Le temps semble s'accélérer autour de vous, et vous avez l'impression de rattraper celui-ci.

Un homme en casquette vous demande dans un parfait anglais vos titres de transports. Vous mettez quelques instants pour réagir. Ils vous dits que le train arrive en gare de Douvre.

Descendant du train, vous êtes accueillit par une épaisse brume contrastant ainsi avec l'insondable brouillard des quelques dernières heures.

Vous marchez, toujours sans échanger un mot et prenez place à bord du Ferry.

Quelques minutes après le largage des amarres, fourbu par les derniers évènements, vous sombrez dans le sommeil comme le navire avançant dans les eaux profondes et noires de la manche... Un repos récupérateur, parfois néanmoins peuplé de cauchemars et de rêves bien étranges...

Vous vous réveillez alors que le Ferry entame les manœuvres d'approche du port de Calais.

C'est sur un tout nouveau jour, que vous découvrez les lumières naissantes accrochant les rives françaises. Vos sombres pensées semblent déjà loin derrière vous.

Vous débarquez dans le tumulte des voyageurs pressés de rejoindre « Paris » et ses faubourgs chics...

Derrière le bâtiment des douanes, vous voyez les fumées noires de la locomotive et les wagons célèbres de la compagnie des wagons lits.

 

Les Fleurs du Mal

 

 

 

 

    Paris accueille les investigateurs, Amanda Lesueur, P-Y. Le Duc D'Archambaud, Jacques Bontrant, Thérèse Durand, Eléonore Tillier et Miranda Noix sous un ciel dégagé. Nous sommes le 7 janvier 1923.

 

 

Le premier indice, indiquant la dernière demeure d'un des morceau du simulacre, amène les investigateurs à enquéter sur le comte Fenalik. Les recherches méneront rapidement les investigateurs sur deux pistes :

 

- Le château du comte, en Poissy sur Carrière,

 

- La dernière demeure de Fenalik, un asile à Charenton.

 

A Poissy, ils trouveront les plans de l'ancien château au service cadastral de la mairie. Ils découvriront non sans un certain dégout l'affreuse architecture de celui-ci, son eau-forte tourmentée et l'emplacement occupé aujourd'hui par une modeste maison. Profitant de l'absence des occupants, les investigateurs fouillent alors le jardin et mettent finalement à jour les restes d'un escalier descendant dans les sous-bassements de l'ancienne forteresse.

 

Au retour des habitants, la famille Lorien, les investigateurs doivent se justifier. Mais Christian, médecin au village, leur témoigne beaucoup de sympathie. Véronique est souffrante et contrainte à rester couchée, de l'arthrose semble t'il, dans le bras gauche la paralyse littéralement. Leur adorable petite fille, Quitterie, semble amusée par la présence des investigateurs, mais rapidement elle sera blessée par une brûlure au bras gauche, amenant son père à l'éloigner un moment. Chrsitian leur remettra une lettre d'un certain Wellington qui évoque le simulacre et qui leur semble plutôt destiné. Invités à souper, Véronique leur raconte avec passion l'incroyable opéra auquel ils viennent d'assister, et avec ferveur leur depeint la magnifique voix de Catarina Cavolarro. La petite Quiterie reviendra peu après, effrayé par un visage apparu un instant à sa fenètre...

 

Bientôt, ils parviendront à exhumer l'entrée des souterrains. où des racines, rappelant étrangement une main avec ses phalanges leur barrent le chemin. Armés de coupe-coupe, ils parviennent à avancer jusqu'au lugubre spectacle de geoles où des scènes de tortures figent l'horreur enfouite depuis plusieurs siècles pour l'éternité. Au fond un rosier brillent de lueurs fantastiques, à ses pieds un bras...

 

Tandis qu'une brume épaisse s"engouffre dans la pièce, les investifateurs parviennent à tailler l'épaisse ronce et s'emparent du bras. Amanda est blessée, sans doute le venin noirâtre suintant des troncs épineux l'aura t'elle empoisonnée...

 

Pendant ce temps, à Charenton, les investigateurs découvrent un étrange drame. Le Dr Etienne Laplace vient de mourir dans d'étranges circonstances. Le Dr Leroux reçoit les investigateurs mais ceux-ci n'obtiendront de lui que fulminades et échaffourés. Ils subtiliseront le journal du Dr Laplace à l'insu de la secrétaire affolée.

Dans les registres, ils apprendont cependant que le comte Fenalik n'ai jamais sorti de l'asile. Son décès n'est également pas enregistré. Dans la période de troubles qui a suivie son arrestation, cela n'est pas étonnant...

 

Mais les aides soigants semblent agités, et l'un deux, Paul Madrin,  confie aux investigateurs la sombre histoire. Un interne, Guimart,  au moeurs étranges a découvert une pièce fermée dans le sous sol, où une chose l'aurais presque dévoré. Un être que le Dr Laplace aurait étudié jusqu'à devenir lui-même la victime.

 

Voulant accéder aux appartement du directeur de l'asile, les investigateurs tenteront de mettre le feu aux archives. Mais la police leur demandera de les suivre pour interrogatoire. Relachés, ils s'empressent de gagner l'Orient-Express, à l'exception de J. Bontrant en garde à vue jusqu'à nouvel ordre.

 

A bord, ils rencontrent alors la cantatrice qui les invite à l'opéra de Milan où elle tient son prochain spectacle. Mais la prochain étape des investigateurs les amèneront avant en Lausane, sur le chemin du simulacre. Nous sommes le 16 janvier 1923. Et, c'est bercés par la voix enivrante de La Cavollaro que ce tourne une nouvelle page...