Il est tôt lorsque les investigateurs arrivent à Lausanne.
Même si la nuit fut courte, la chaleureuse soirée passée dans la voiture-salon du Simplon Orient Express, en compagnie de l'inoubliable Cavollaro, leur aura permis de récupérer de l'aventure parisienne.
Néanmoins, un mauvais présentiment s'abat sur le groupe; il ne sera pas dissipé par le spectacle que les investigateurs découvrent à leur descente du train : Lausanne matinale, lovée sur les rives du lac, Lausanne morne et grise, noyée dans une brume épaisse, Lausanne déserte...
Ou presque ! Il est 6h20 et les investigateurs trouvent refuge dans un salon de thé avoisinant. Ils doivent rencontrer Edgar Wellington, auprès duquel ils espèrent recueillir de précieux renseignements sur le simulacre.
A leur sortie, un gamin les guidera jusqu'à l'adresse de celui-ci, 50 Rue St. Etienne.
9h et la brume n'est toujours pas décider à laisser sa place.
Aux abord d'une petite cour sombre, s'enfonce la ruelle où s'élève la dite demeure; une vitrine poussiéreuse ne laisse filtrer aucun témoignage d'une quelconque activité matinale naissante chez le taxidermiste de "Wellington Fils/ Taxidermie".
Un panneau indique pourtant que le magasin est ouvert.
Quelques instants après avoir sonné, la porte s'ouvre et un homme à la fine moustache leur propose d'entrer dans la petite échoppe.
Un feu vacillant projette sur les nombreuses fourrures, silhouettes sauvages, machoires effrayantes, et gueules enragées, des ombres pour le moins inquiétantes. D'autant que l'atmosphère est lourde des senteurs dérangeantes du musc, de l'embaume et du formaldéide...
Après une courte présentation, reconnaissant ses compatriotes, et la perspective d'un potentiel et prochain commerce profitable, Edgar les invites à boire le thé dans le petit salon qui surplombe la boutique.
Bientôt Edgar est rejoint par son frère, William, invalidé lors de la récente guerre, celui-ci est muet et incapable de tourner le regard. Il fixe donc désagréblement les gens, se tournant vers la personne prenant la parole.
Edgar explique comment il est rentré en possession d'un parchemin pendant la guerre en échange de cigarettes et de rations. Cet antique parchemin, mélange de Turc ancien et d'Arabe ne laisse aucun doute sur son contenu occulte. Il se réfère à un mystérieux artefact, le simulacre de Sedefkar, dont il ne connaît que le dernier détenteur, le comte Fenalik, les traces de l'objet ayant été perdues au cours de la révolution. Il désire aujoud'hui s'en séparer, reconnaisant sa valeur, il ne le cèdera pas à moins de 250$.
Alors qu'ils abordent le sujet de la vente du parchemin, la sonnette de la porte d'entrée retentit. Il s'agit du Duc des Esseintes, qui semble lui-aussi intéressé par le parchemin.
Devant récupérer l'objet en question dans le coffre de sa banque et aussi faire différentes emplettes, Edgar Wellington s'excusera auprès de ses invités et leur donne rendez-vous le soir même au Chat Noir, pour leur rendez-vous hebdomadaire du Club de 19h30.
Jacques Bontrant restera pour épier ses mouvements : une course l'amenera jusque une papeterie puis de retour chez lui, il ne sortira plus...
Une fois quittés la boutique, le Duc propose à nos investigateurs de leur faire visiter la ville. Doucement, la brume semble enfin se lever.
Ils visiteront tour à tour la cathédrale gothique, aux statues mutilées, le musée bibliothèque à l'étrange collection de coquillage d'eau-douce et graviront un promontoire où, surplombant les dernières volutes de brumes, le spectacle des alpes ensoleillées s'offre enfin à eux.
Le Duc finit par les quitter ayant à faire, mais Miranda et Jacques le fileront jusque sa demeure d'où celui-ci ne ressortira pas.
La bâtisse est vide de gens comme de mobilier. Seule, une porte fermée et horriblement sculptée leur barre un accès. La toucher, c'est ressentir une détresse indiscible.
Ils décident donc de la détruire. Se faisant la pièce ne recèle aucun indice.
C'est en voulant sortir de la pièce que Jacques se rend compte d'un changement.
Jacques glisse lentement dans une autre réalité : une Lausanne moyenageuse, bien plus sombre et sordide, tandis que son corps endormi git dans la pièce qu'il vient de quitter.
Dans la bibliothèque, les autres investigateurs mettront la main sur le très rare "Ansprechen Kulten", terrifiante édition de l'ouvrage du mythe...
Le soir, à 19h30, ils gagnent le chat noir. Un homme les accueille jovialement, Maximillien, et se présente comme membre du club. Il leur annonce que Edgar aura du retard.
Mais les heures passent et Edgar n'arrive toujours pas.
Amanda, Thérèse, Eléonore et Pierre-Yves décide d'aller voir ce qui arrive. Arrivé chez Edgar, ils découvrent William agonisant et Edgar étendu sur son lit, mort d'overdose. Ils trouveront sous le lit une fiole de liquide verdâtre, une seringue vide et un parchemin.
Les investigateurs décident de se rendre sans attendre chez le Duc où ils trouvent Miranda tentant de sortir désesperemment Jacques de la pièce où il git inanimé. Avec leur aide, il sorte Jacques de la pièce, qui se réveille.
Comprenant qu'il ne s'agit pas d'un piège mais d'un passage vers un autre monde, la Lausanne des rêves, ils se décident à y pénétrer ensemble.
Là, d'étonnantes scènes les attendent. De nombreux potences macabrement garnies s'élèvent au carrefour de ruelles sombres et sales. Ils explorent la ville médiévale, terne reflet de la Lausane contemporaine, pourtant déjà bien pâle.
Au détour d'une rue, un vent froid et glacial s'échappant d'une faille, les obligent à revenir en arrière.
Une troupe met en scène un ange, la mort, un lion, un soldat, un lion, un turc, , un assassin, un paysan et une paysanne dans un étrange mime.
Une nouvelle rue couverte de roses rouges leur remémore la récente aventure de Paris.
Une vieille femme leur propose un bol de soupe, où nagent des membres humains.
Un homme disparaît dans un chapeau, membre après membre.
Un gigantesque échiquier leur offre le spectacles de luttes sanglantes.
Une gigantesque statue de barbelé couverte de lambeaux de chair se met à chanter d'une voix terriblement juste.
Enfin, au loin, on entend sonner le glas. Les investigateurs se précipitent pour finalement aboutir à une estrade autour de laquelle s'aglutine la foule enervée. Edgar Wellington et un homme en capuche se tienne sur l'estrade. Ce dernier est en fait le Duc des Esseintes, appelé ici le Prince Puzzle.
Il accuse Edgar des pires crimes et en appelle au sacrifice d'un concitoyen pour animer l'une des anciennes statues demembrées de la cathédrâle, Oto, afin de juger le présumé coupable.
Ce sont les investigateurs qui défendront l'accusé.
3 chefs d'accusation pèse sur lui, que les investigateurs arriveront triomphalement à démonter les uns après les autres :
- l'accusé ne se soumet pas à l'autorité du Prince
- l'accusé est un étranger
- l'accusé camoufle le parchemin au désir du Prince
Le Duc enragé lancera la foule à leur poursuite, trop tard car ceux ci ont le temps de récupérer avec Edgar l'authentique parchemin dans un ours empaillé de sa boutique de la Lausanne des rêves, puis de fuir vers un train, l'Orient-Express, et vers la réalité.
Dans le wagon, Edgar finira par disparaître, dans un cri effrayant, réalisant qu'il ne fera plus parti de cette réalité. Dans le restaurant, un homme les accoste, il s'agit du Duc. Il réclame le parchemin, sinon gare ! Les investigateurs lui tende alors le fac similé, que le Duc accepte. Après quoi, il lancera une corde et disparaîtra à travers le cercle formé.
Les investigateurs roulent maintenant le sang glacé mais saufs vers Milan et nul doutes vers d'autres terrifiantes aventures.