Rapport de Nayssata, Garde de Kelis

 

La Bataille de Nyvoz a commencé par un matin gris dans un froid mordant. Syd Ousmane voulait contourner les troupes ennemies par les bois mais nous nous doutions bien qu’il ne serait pas simple de surprendre les Drakkarim sur leurs propres terres. Nos rangers ont repéré les pièges qui nous attendaient et nous les avons évité. C’est ainsi que la Garde de Kelis et les Forestiers de Valerion engagèrent le combat contre un millier de soldats. Nos archers ont couvert du mieux qu’ils pouvaient l’avancée de nos rangers, leur permettant d’arriver au contact de l’ennemi et de lui infliger de lourdes pertes. Ensuite, Syd Ousmane a ordonné un retrait afin que nous dégagions les blessés, déjà nombreux, puis nous avons poursuivi nos attaques jusqu’à chasser tous les Drakkarim hors du couvert de la forêt. En quelques heures, nous nous étions rendus maître du terrain. Au cours des heures suivantes, nous n’avons cessé de harceler l’armée ennemie dans sa retraite. Je pense qu’en ce jour nos deux troupes ont dû tuer près de mille Drakkarim pour des pertes réduites et ce, grâce à la ruse de notre Capitaine.

 

 

 

Témoignage de Convin Resslieff, Mercenaire slovien engagé dans les troupes anariennes

 

Le Général de la Croisade, Kihan de Tyso, avait décidé d’attaquer l’armée ennemie de front et nous avions été désignés pour servir en première ligne aux côtés de la Légion Phénix. C’est la première fois que le Corps expéditionnaire anarien s’est trouvé engagé dans une bataille d’une telle ampleur. Une multitude de flèches ennemies tombait, nous forçant à progresser en tortue. Les qualités d’organisation et de discipline acquises lors de la Bataille de Cragmantel nous ont sûrement permis là d’éviter de lourdes pertes. Nous avons progressé jusqu’au premier contact avec les fantassins adverses et avons tenu nos lignes. Plusieurs fois, la Légion Phénix a chargé et s’est repliée et plusieurs fois, nous avons dû tenir nos rangs face aux hordes drakkarim. J’ai maintes fois prié Kaï de me laisser assister à une aube de plus. Après trois heures d’âpres combats, des Kraans ont surgit des nuages pour fondre sur nous. Les soldats du Dessi sont alors entrés dans la bataille et leur magie a permis de repousser les créatures ailées. Certaines ont même causé des dommages au sein de leur troupe ; rares sont celles qui ont pu atteindre leur objectif. Enfin, nos chevaliers ont franchi nos lignes, fauchant les soldats drakkarim et les repoussant vers Tanoz. Le Sénateur Séline a fait preuve d’un sang froid et d’un courage que je n’aurais pas cru possibles chez quelqu’un d’aussi jeune. Sans sa fougue, sans son charisme, sans l’exemple qu’il nous a donné, je suis prêt à parier mes bottes que notre troupe se serait dispersée dès le premier assaut.

 

 

 

Rapport de Drâak Straror, Cavalier de la mort drakkarim

 

Nous attendions de pied ferme cette armée de petites femelles peureuses. Notre cavalerie, qui comptait 2 000 hommes, était embusquée dans les collines, invisible à leurs yeux. Nous attendions le moment propice pour les écraser, couverts par un millier d’archers. Ils ne nous en ont pas laissé l’occasion. Une troupe de cavaliers légers, ces maudits Slovians, appuyée par une petite troupe d’archers, est venue s’interposer, nous forçant à nous dévoiler sous peine de voir tous nos archers laminés. Nous pensions les massacrer rapidement avant d’attaquer le gros de leurs forces mais les Slovians ont fait preuve d’une résistance inattendue. Leurs vagues de cavaliers archers nous ont désorganisé tandis que leurs archers à pied tenaient les nôtres en respect. Face au statu quo qui s’est imposé : chacun retranché sur sa colline, nous avons décidé de battre en retraite quand notre armée a commencé à reculer. Nous avions perdu la bataille avant d’avoir connu un engagement digne d’un Cavalier de la mort. Nous avons bien tenté de protéger la retraite de nos fantassins mais leurs archers nous harcelaient sans cesse. Nous avons enfin trouvé refuge au sein des murs de Tanoz, ce qui constitue une honte terrible pour un cavalier digne de ce nom. A partir de ce jour, je fais le serment de tuer tout Slovian qu’il pourrait m’arriver de croiser.

 

 

 

Journal de guerre de Sire Lanfroy, Chevalier de Lencia

 

Force est de reconnaître que Kihan mène cette Croisade d’une main de maître. A son génie stratégique s’est ajouté une détermination sans faille qui lui a permis de vaincre à Cragmantel et face à l’armée de Nyvoz. A Tanoz, Kihan nous a ordonné de pilonner la ville avec toute l’artillerie dont nous disposions, en concentrant les tirs de catapulte sur la porte Est. Cette dernière n’a pas tardé à céder et c’est presque toute notre armée qui s’est lancé à l’assaut de la ville. Maison par maison, quartier par quartier, nous avons exterminé ce qu’il restait de l’armée que nous avions affrontée deux jours auparavant. Ensuite, nous avons entrepris l’attaque de la citadelle, défendue par un millier de soldats de la garnison de Tanoz. L’armée de Lencia doit reconnaître que le soutien des autres forces présentes s’est avéré essentiel, sans quoi nous aurions eu à déplorer des pertes bien supérieures. La ville fut soumise peu avant la nuit alors que des combats se déroulaient toujours dans la plaine.

 

 

 

 

Témoignage de Voltan Daromir, Coursier de Slovia

Peu avant l’attaque de Tanoz, le Capitaine Raltislov nous a informé que nous avions pour mission de nous emparer du village de Nodogkona, sur les rives de la rivière Helnen. Ce fut rapidement chose faite ; quelques dizaines de combattants ne pouvaient espérer tenir face à notre cavalerie. Nous avons immédiatement commencé la pacification des lieux et notre Capitaine fut satisfait. Plus tard, alors que les combats faisaient rage dans les faubourgs de Tanoz, plus de 2 000 cavaliers ont cherché la fuite vers l’Ouest. Nous les avons interceptés, soutenus par les hommes noirs du Valerion. Le combat fut terrible et, sans la volonté de nos deux capitaines, nous aurions laissé fuir la majeure partie de la troupe ennemie. Mais ils étaient pris en tenaille et ils n’ont pu briser ni les lignes de cavaliers de Slovia, ni celles des sauvages du Sud. Il me semble avoir vu leur Capitaine, Ousmane, dévorer les entrailles d’un ennemi vaincu. Je dois dire que je ne regrette par d’avoir combattu à leur côté mais que leurs techniques de combat sont par trop éloignées des nôtres. J’aimerais à l’avenir combattre aux côtés de troupes plus « conventionnelles ».

 

 

 

Récit de Jan Dern, Druide de Firalond, médecin et historien

 

Après la prise de Tanoz, Kihan a aussitôt donné l’ordre de marche. Rares étaient les hommes indemnes ; tous étaient blessés, épuisés, mais lorsque Kihan a annoncé qu’il comptait passer l’hiver à Kagorst, une ardeur nouvelle leur a permis de trouver assez de forces pour continuer. La plupart des hommes éprouve un respect proche de l’adoration pour Kihan. Il donne l’étrange impression d’avoir préparer cette Croisade depuis des années et d’en avoir prévu tous les aléas. Alors que les chamans de Nyvoz invoquaient des nuages bas pour couvrir les attaques de leurs Kraans, les nôtres faisaient chuter les températures, précipitant l’arrivée de l’hiver. Quel avantage Kihan pouvait-il bien trouver à voir son armée empêtrée dans la neige ? Quand nous avons débuté notre marche vers Kagorst, Kihan nous a demandé d’accentuer la chute des températures afin que l’ennemi s’attende à un véritable blizzard. Mais la première nuit fut sèche, glaciale mais sans la moindre précipitation.

 

 

 

Témoignage de Noro, Forestier de Valerion

 

Nous avons eu l’honneur d’être désignés pour achever la conquête de Nyvoz, pour porter le coup de grâce en prenant Kagorst, leur capitale. Les magiciens du Dessi ont tissé autour de nous des charmes puissants nous soustrayant à la morsure du froid et aux yeux ennemis. Suivis de 1 000 archers, les Forestiers de Valerion ont escaladé les murailles gelées alors que les gardes se prévenaient contre les vents du Nord. Blottis dans leurs abris, ils ne nous ont pas vu venir. Nous les avons surpris et taillés en pièces. Ensuite, nous avons tenté d’ouvrir les portes de la ville. Il nous a fallu deux heures pour y parvenir, deux heures au cours desquelles nous avons tué beaucoup de Drakkarim. Enfin, l’armée de Lencia nous a relevé.

 

 

 

Rapport du Sergent Stylian, Fantassin de Lencia

 

Les hommes du Valerion dirigés par Ousmane ont résisté plusieurs heures face à un ennemi dix fois plus nombreux pour nous permettre de prendre pied dans la ville. Ensuite, menés par Kihan et son bras droit, le Seigneur Kaï Faucon ardent, nous avons combattu toute la journée. A la tombée de la nuit, seule la tour Nord-Est tenait encore. C’est alors que le Seigneur Kaï a fait preuve d’un acharnement qui nous a tous étonné. Avec fureur, il a ébranlé une à une les défenses ennemies, tuant tous ceux qui se présentaient devant lui. Je ne savais pas que les moines de Kaï étaient des combattants si terribles et impitoyables. Nous étions maîtres de Kagorst ; nous avons enfin pu prendre du repos et panser nos blessures.

 

 

 

Récit de Jeorn Strid, Soldat durenorois de la Légion Phénix

 

Kihan a une nouvelle fois fait du bon boulot à Kagorst. Alors que le gros de l’armée se concentrait sur la ville, les cavaliers slovians ont attaqué le village d’Akluz qu’ils ont soumis rapidement et sans grande opposition. D’autre part, les soldats anariens devaient prendre la tour de guet de Dejeza, soutenus par les Diables de Kakush, célèbre troupe d’archers dirigée depuis peu par l’Elfe Fluem d’Arkhandil. Ils ont incendié tout ce qui était en bois autour de la tour afin de déstabiliser l’adversaire avant de lancer l’assaut final. Ces Anariens ont fait preuve d’une très bonne discipline pour une troupe aussi récente et commandée par un jeune sénateur du nom de Séline. Leurs progrès sont rapides et leur courage n’en grandit que plus vite. Avant la fin du jour, toute la région était sous contrôle et, par la prise de Dejeza, Kihan venait de déclarer la guerre au Nyras. L’hiver était arrivé et nous allions le passer à l’abri. Le moral des hommes était bon et notre armée de plus en plus soudée. Trois mois de repos nous attendaient et nous avions ensuite à atteindre Dhârke en deux mois pour être au rendez-vous avec la flotte de Lencia. Kihan était optimiste même s’il n’en montrait rien et les hommes étaient confiants, prêts à nous suivre jusqu’en enfer s’il le fallait.