VENTS DES STEPPES
Les héros de la croisade se décidèrent à quitter Wayrih par une aube pleine de promesses. Fluem d’Arkhandil, Jan de Olt et Kihan de Tyso se rendirent au Palais pour faire leurs adieux à l’Intendant tandis que Mille combattants de toutes races, de tous peules se présentaient à la porte Ouest prêts à partir en direction de Ferromaine. A leur approche, les gardes de la ville fermèrent les portes : « Ordre de Tchabak ! Nul ne doit quitter la ville ! L’armée ennemie manœuvre dans la plaine. » Faucon ardent et Raltislov ne purent que contenir leur colère. Souffle d’argent apparut pour les conduire au Palais. Ils rejoignirent leurs compagnons alors qu’un aigle géant prenait son envol. Un message du Grand Khan. Il avait vaincu. Un million d’Elfes noirs et leurs suppôts n’avaient pu vaincre l’Empire khizadite. Hélas, des fuyards, estimés à 150 000, marchaient sur les Steppes. C’est en ces mots que Tchabak parla.
« Mes hommes sont forts et courageux. Ils ne craignent aucun ennemi et la mort est leur amie. Ils défendront leur terre. Nous avons une armée vaincue et fatiguée qui marche sur nous, innombrable certes, mais nous allons la défaire. Quelques centaines, quelques milliers de combattants de valeur de plus de notre côté suffiraient à nous donner la victoire. »
Fluem d’Arkhandil fut le premier à offrir son bras à l’Intendant, immédiatement suivi par tous ses amis. Tchabak exposa les mouvements des armées adverses et Jan de Olt proposa une stratégie alors que le Roi boshikaï Oluboskaï IV entrait dans la salle du Trône. Les discussions durèrent toute la journée. A la tombée de la nuit, chacun était prêt à agir.
LIVRE I, Raltislov : la Chevauchée
La Horde noire, les Coursiers de Slovia et leurs nouveaux alliés despérides franchirent les portes de Wayrih et se lancèrent dans leur course vers l’Ouest. Les premiers cavaliers ennemis apparurent dès le matin mais ne purent les rejoindre le premier jour. La pression augmenta le lendemain et la chevalerie elfe noire se fit plus pressante. Les hommes devaient souvent changer de monture. C’est à partir du troisième jour que les premiers accrochages eurent lieu, d’abord quelques volées de flèches. Au cinquième jour, les premiers contacts, les premières pertes, la Horde noire paya un lourd tribut. Les cavaliers elfes noirs étaient de véritables démons, ne lâchant jamais prise, les pourchassant sans relâche. Raltislov et ses hommes furent secourus au sixième jour de chevauchée par une troupe de chevaliers de la Lance qui les escorta vers Ferromaine. Les vaillants cavaliers venus d’Orient étaient visiblement épuisés. Leur chef lui-même voyait des Despérides derrière chaque ligne de crête et refusa de dormir pour reprendre la route au plus vite et accomplir sa mission. Il fut dit que le Prince Gallileo Giustanio Royo de Ferromaine l’accueillit comme s’ils étaient de vieux amis.
LIVRE II, Ousmane : la Vengeance
La Meute de la Lune fauve sur le Lac noir fut enchantée de guider Ousmane et ses troupes vers leur territoire. Nupta ne voulait pas laisser la souillure despéride profaner le sanctuaire de ses ancêtres. Après une semaine de marche, Asala et Freemane ne montrant aucun signe de faiblesse, ils pénétrèrent sur les terres du Clan du Crâne fendu à la Hache sanglante. Les éclaireurs orcs signalèrent les premiers mouvements de l’ennemi au Sud-est. Ousmane et ses troupes firent mouvement vers le Sud. Le lendemain, le gros de l’armée elfe noire marchait vers le Nord, vers Wayrih, tandis que de petits groupes isolés semblaient chercher quelque chose sur les terres du Clan du Crâne fendu à la Hache sanglante. Ousmane fut dérangé cette nuit-là par Karoon « Crâne fracassé », dernier chef du Clan du Crâne fendu à la Hache sanglante. Passées les incompréhensions d’ordre culturel, ils décidèrent de combattre ensemble. La nuit suivante, un important groupe elfe noir se rendit à la grande nécropole du Clan du Crâne fendu à la Hache sanglante pour lever une armée de mort-vivants. 400 000 guerriers orcs morts-vivants du Clan du Crâne fendu à la Hache sanglante auraient déferlé sur Wayrih si Ousmane ne les avait attaqués. Il est dit qu’Ousmane chevaucha Nupta pour attaquer le Prêtre-Sorcier qui tentait de relever les morts. Il fut dit également qu’il s’agissait de l’Homme-lézard meurtrier de Polten, le vieux compagnon hobbit du Mungodan. Certains racontent également qu’Ousmane fut vaincu par la créature mais aucun des Orcs présents ce jour ne l’a jamais confirmé.
LIVRE III, Séline : le Combat
Les Croisés anariens, firalonds, eldenorans et les Sentinelles du Nord furent désignés pour combattre aux côtés des Boshikaïs dans la grande plaine. 20 000 Rorchaks (traîtres barbares à la solde des Despérides) s’ajoutaient aux troupes régulières elfes noires de près de 50 000 hommes. Le combat fut âpre et dura toute la journée, les Boshikaïs rivalisant de bravoure et d’adresse au combat. Le soutien des hommes de Séline les sauvèrent de l’anéantissement total alors que la puissance des souffles des dragons exterminait l’armée venue du Nord. Séline reçut les renforts du Dessi ; l’ennemi fut encerclé et vaincu. A la tombée de la nuit, la plaine brûlait. Les cavaliers rigérians étaient de nouveau maîtres de leurs terres. Séline avait convaincu Tchabak de rendre leurs armes aux Chevaliers Justice. L’ancien ordre avait retrouvé son honneur et il fut dit que les jeunes chevaliers firent le serment d’accompagner le jeune sénateur. Il fut narré qu’ils en appelèrent à Spenta Manyu lui-même et jurèrent loyauté à Séline.
LIVRE IV, Fluem : la Guerre
Les Diables de Kakush et leurs éclaireurs shashikaïs marchèrent à un rythme soutenu vers le Nord-est pour intercepter au plus tôt l’armée drakkarim qui entrait au Rigéria. Ils déterminèrent le meilleur site pour une embuscade, se dissimulèrent et attendirent. L’avant-garde ennemie ne tarda pas à tomber dans le piège. Les flèches tombèrent sur les cavaliers, fauchèrent les chevaux. Lorsque les renforts arrivèrent, les Diables avaient disparu dans une tornade de poussière et de sang. Ils laissèrent passer le gros de la formation ennemie et attaquèrent deux jours plus tard l’arrière-garde, aux lourds chariots. Cette fois-ci, et malgré les lourdes pertes causées aux Drakkarim, Fluem et ses troupes manquèrent d’être encerclés. Ils ne durent leur salut qu’à l’intervention des cavaliers shashikaïs fidèles de Sardath. Il est dit que les flèches de Fluem tuèrent nombre d’ennemis ce jour-ci. La fortune du jeune Elfe semblait lui venir des Dieux. Il put rejoindre Wayrih avant que les Drakkarim ne se déploient dans la plaine
LIVRE V, Faucon ardent : la Destruction
Les Croisés du Dessi partirent de nuit, dissimulés par les pouvoirs d’Elseeh. Ils traversèrent la plaine sans être inquiétés par les patrouilles de cavaliers despérides et approchèrent du camp retranché, gardé par près de 2 000 Elfes noirs. A une dizaine de mètres de la palissade, près de 200 mages-guerriers déchaînèrent une pluie de flammes sur le fort, appuyée par le souffle d’Elseeh. La moitié des défenseurs avait déjà péri lorsque les Dessians entrèrent dans la place. Leurs sortilèges offensifs, leurs lames et les griffes du vénérable dragon rouge eurent raison de l’autre moitié. Alors, Faucon ardent dirigea ses hommes vers la plaine où les Boshikaïs se battaient et mourraient en compagnie des troupes de son ami Séline. 30 000 ennemis faisaient retraite face à eux et Souffle d’argent. Ils attaquèrent. De toutes parts, les Elfes noirs étaient assaillis et dans le ciel, deux dragons régnaient, l’un rouge au feu sombre des laves, l’autre d’or au souffle d’argent, si blanc, si pur. L’armée despéride fut inondée de flammes. Peu d’entre eux survécurent. Il fut raconté que les Croisés du Dessi portèrent le coup fatal à l’ennemi en lui interdisant toute issue. Certains disent même qu’ils en tuèrent plus que les Boshikaïs ce jour-là.
Les vents soufflent sur les steppes. Les steppes brûlent. Tout n’est que flammes, le ciel noir de cendres, la terre jonchée de cadavres.
Un sourire. Une victoire.