Nous quittâmes Ferromaine sous un soleil radieux. Au loin, nous apercevions la longue file de nos troupes qui avaient décidé d’emprunter la route de terre. Pendant une quinzaine de jours, la traversée fut calme. La Mer Coradienne dévoilait ses beautés et nous n’essuyâmes qu’un orage avant d’atteindre Mantla. Là, les Elfes nous indiquèrent nos points de mouillage. Nous avions trois jours d’attente avant de nous engager dans le Grand Canal de Carind. Nous établîmes un roulement pour que les hommes puissent descendre à terre. Je surveillais mes orques afin d’éviter toute entreprise stupide de leur part ; ils se montrèrent disciplinés.
Faucon Ardent désirait interroger les marins du port quant à la localisation exacte de l’île d’Imlarië. Ce fut un Nain du nom de Grond qui put le renseigner mais le seigneur Kaï se prit une cuite mémorable. Le lendemain, il partait en compagnie d’Ousmane, de Fluem et de leurs suivants sur un frêle esquif en direction du Sud, puis de l’Ouest. Ils arrivèrent dans les brumes décrites par Grond avant d’accoster sur l’île couverte d’une forêt de grands pins, avec un pic si haut qu’il se perdait dans les nuages. Les compagnons commencèrent leur progression. La forêt regorgeait de vie et Ousmane fut tenté d’abattre du gibier. C’est alors que Shaunthéa leur apparut, belle, sauvage, divine…
La chasseresse les mit en garde contre les dangers de l’île et leur conseilla de laisser leurs armes avant de se lancer dans l’ascension du pic. Ousmane et ses deux suivants nains furent rapidement pris de vertiges en entrant dans les brumes et ne purent poursuivre l’escalade. Skye et Reezla durent les aider à redescendre. Les gardiens du pic se manifestèrent plus haut. Un couple de dragons d’argent joueurs vint tenter de les déstabiliser. Aureline chuta entraînant Fluem avec elle mais ils furent déposés au sol sains et saufs par le dragon femelle. Faucon Ardent poursuivit seul son ascension.
Fluem et Aureline s’égarèrent dans la forêt et passèrent une nuit blottis l’un contre l’autre. Ousmane parvint à séduire Shaunthéa et passa l’une des nuits les plus torrides de son existence (il m’en parle encore). Faucon Ardent, transi de froid, reprit le chemin du sommet le lendemain, accompagné par un couple de dragons d’or hésitant à le réduire en cendres. Il parvint enfin au sommet à la tombée de la nuit et rencontra Skarn. Le vieux mage lui révéla bien des secrets sur la nature du monde et des dieux. Faucon Ardent en fut profondément troublé. Espérons que ceci n’émoussera pas sa rage guerrière dont nous aurons sûrement besoin dans le futur.
A leur retour, nous nous engagions dans le Grand Canal, franchissant les différentes écluses naines et faisant la connaissance de Kardak, l’architecte nain de cette merveille. A Carind, Azylias et Celinda les introduisirent auprès d’Aiwelossë, la sœur du défunt Empereur Astral et donc, tante de Fluem et grande tante d’Ousmane. Elle leur parla des périls menaçant les Terres de Légendes, de l’invasion des goules des glaces dans le grand nord et de la nécessité de renforcer les troupes de Glisson afin d’empêcher le retour de Balor.
Nous primes congé des Elfes et descendîmes le fleuve jusqu’à la mer. Nous nous engageâmes dans le Glaive avant d’entrer en Mer de Mergeld. Le temps fut pourri durant les quinze jours de traversée. Faucon Ardent, pourtant excellent marin, fut horriblement malade. Lorsque nous arrivâmes en vue de Clyster, le port était bloqué et trois navires battant pavillon ourlandais étaient maintenus en quarantaine. En approchant, nous entendîmes le nom qu’ils scandaient. Il s’agissait de nos amis qui avaient emprunté la voie de terre. Et la mer portait l’écho de leurs voix : Ousmane ! Ousmane ! Ousmane !
Nupta, fille de Gupta