Après avoir retrouvé nos compagnons, nous fûmes bientôt reçus par le Duc de Clyster. Ce dernier voyait d’un mauvais œil notre venue sur « son île ». Il m’apparut bien vite que le Duc avait en cours quelques affaires dans lesquelles il ne voulait pas que nous fourrions notre nez. Il demanda une somme exorbitante ainsi que la promesse que nous n’entreprendrions aucune action militaire sur le sol d’Albonie pour consentir à nous laisser débarquer nos troupes. Le jour suivant, nous partions vers l’Ouest, en direction des terres d’Aldred.

            Il nous fallut trois jours pour atteindre le château fort du Baron ; nous y fûmes accueillis par un chevalier seul. Le Baron Aldred nous invita à sa table et nous présenta sa fille Gwenalya. En toute simplicité, le Baron nous exposa sa situation et les griefs qu’il entretenait vis-à-vis du Duc de Clyster et de ses alliés. Il soupçonnait Clyster de comploter pour que Montombre et Grisaille l’attaque. En effet, le Comte de Montombre, humilié par le refus du Baron Aldred de lui donner la main de sa fille, lui avait déclaré une « guerre d’amour ». Aldred était politiquement isolé et son obstination allait dans le sens des manigances de Brendolan de Clyster.

            Nous pûmes également en apprendre plus sur le mythique roi Vallandar. Seul roi ayant uni l’ensemble de l’Albonie, il fut traitreusement assassiné par son demi-frère Morgrin et enterré dans le tumulus que nous cherchions, dans le Bois des araignées. Le Baron nous révéla qu’un moine nommé Bretuald avait tenté l’aventure quelques mois auparavant en compagnie d’un groupe de thulanais et qu’il en fut le seul survivant. Nous décidâmes de lui rendre visite dès le lendemain.

            Nous laissâmes nos troupes cantonnées au pied du Château Aldred et partîmes à 10 en direction du monastère d’Asterlin. Là, nous fîmes la rencontre de Bretuald qui nous contât son histoire : une débâcle classique d’aventuriers violents et sûrs de leur force qui nous mît en garde contre la magie du Bois des araignées et des Elfes qui le peuple. Bretuald s’équipa et nous servit de guide.

Le Bois des araignées était touffu et portait bien son nom ; Fluem en fit l’expérience. Notre progression fut rapidement stoppée par un énorme roncier. Nous tentâmes de le traverser en rampant mais Hotran s’accrocha aux épines et trancha une branche. C’est alors que le roncier s’anima de toutes parts, essayant de nous attraper. Aureline et Reezla furent les premières immobilisées par le monstre végétal tandis qu’Ousmane et moi-même parvenions à nous en dégager. Des dizaines de loups nous entouraient.

Nous fîmes la connaissance de Mathor, un druide couvert de peaux de loup qui se disait être le mage du grand roi Vallandar. Son discours nous parut plus que confus mais nous comprîmes qu’il voulait que nous abandonnions nos armures pour entrer dans le tumulus. Ousmane fut ravi de se mettre à poil et Aureline de cacher enfin son opulente mais néanmoins charmante poitrine. Nous allumâmes les torches et nous enfonçâmes dans les profondeurs.

Je ne vais pas refaire là toute la description du donjon (même si Ousmane y tient). Il faut juste savoir qu’il y avait des guerriers surgissant des tapisseries, des objets magiques, un dragon et son trésor, un vieux chêne étrange, une salle avec du vent, un Obsidiaque maraudeur, des pièges, des voiles magiques avec des fontaines, une rivière souterraine, un golem de pierre, une gorgone et des squelettes, et pour finir, le spectre de Morgrin. Enfin, c’est ce que les autres nous ont dit. A la moitié du donjon, je rebroussais chemin pour suivre Ousmane sous le coup d’un sort de peur et nous ne pûmes y pénétrer à nouveau. Certains avaient trouvé des Lames de Vallandar : de puissantes épées magiques. Voilà, c’est à peu prêt tout. Ah si ! J’oubliais. A notre retour au château, les compagnons de Séline, Amaline et Thorgan, nous avaient laissé un message : ils étaient partis pour Glisson histoire de prendre un peu d’avance ; ils nous attendraient là-bas…

Skye