Nous sommes donc sortis victorieux des épreuves du Bois des Potences. Après nous être emparés du Calice magique de l’Île aux Spectres, nous avons occis les brigands hobgobelins dans un terrible combat. Mon maître en tua un grand nombre pour protéger les villageois prisonniers et cette crapule de Ned fut acculé dans son terrier. Ses tours et ruses ne purent le sauver de notre juste colère. Sur le chemin du retour, nous campâmes dans une clairière maudite : la clairière où l’actuel Duc tua son propre frère, son épouse et ses deux fils. Fluem jura de venger les défunts et reçut la lance d’Erevorn, une puissante arme magique. Le lendemain, alors que nous nous apprêtions à quitter la forêt, de sinistres fumées noires en provenance du village nous inquiétèrent.
Raltislov et ses compagnons partirent explorer le Bois des Potences durant sept jours au cours desquels nous avons subis trois assauts des cavaliers noirs. Ils vinrent la première fois à la tombée de la nuit, surgissant du couchant. Seule la réaction des Saloniens permit d’éviter le désastre. Lors du second raid, mes Slovians et nos alliés despérides et khizadites étaient bien en place ; nos ennemis furent repoussés et harcelés. Ils subirent de lourdes pertes. La troisième attaque fut la moins meurtrière mais ils causèrent des dommages importants au village en incendiant plusieurs granges et habitations. Notre Capitaine revint peu après cette dernière attaque. Nous étions soulagés, à la perspective de nous remettre en mouvement et à celle d’affronter enfin ces maudits cavaliers noirs.
La Bataille d’Erevorn fut une victoire éclatante. L’ennemi comptait sur la puissance de sa cavalerie lourde pour enfoncer nos rangs mais notre stratégie et l’expérience de nos troupes ne lui laissa aucune chance. Nos archers décimèrent ses rangs ; nos fantassins tinrent bon et permirent à nos cavaleries légères de porter le coup décisif. Galvanisés, nos hommes les poursuivirent afin d’anéantir définitivement cette menace. Sur plus de 500 cavaliers noirs, moins de 10 purent rejoindre la sécurité du château et l’imposteur qui portait les armes du Duché fut tué, révélant ainsi au grand jour la couardise de son maître. Nous pouvions désormais marcher sur le Château d’Erevorn et mettre fin à la tyrannie.
Le Château d’Erevorn semblait imprenable et nos pertes eurent risquées d’être lourdes si nous lancions un assaut frontal. J’examinais attentivement les roches qui nous séparaient du sommet et l’idée me vint que la défense du château devait être bien faible à la suite de notre victoire dans la plaine. Un petit groupe discret pouvait tenter l’escalade. Nous achèverions ainsi sans pertes la conquête d’Erevorn. Je ne me trompais pas. Le pont qui nous reliait au château était piégé mais nous pûmes le franchir sans être vus. Nous pénétrâmes dans la place par les mâchicoulis et commençâmes notre besogne, tuant les derniers cavaliers noirs occupant les lieux…