AndronicusLukrecijaDieterVassilyJenkaPerdita et Alafeaa arrivèrent à Bistritz en compagnie de Mica Vykos et des mortels qui les accompagnaient le 14 mai 1198. Suivant les conseils de leur employeur Mircea Dzardescu, ils rendirent visite, accompagnés du tzimisce de Constantinople, au Prince de la ville : Radu de Bistritz. Ce dernier s'avéra être un tzimisce très courtois, sophistiqué et hospitalier. Ami de longue date avec Mica Vykos, il leur fit visiter son somptueux et imposant château. Il leur raconta que les plans du château avaient été établis par le Grand Maître architecte Zelios, un caïnite de sa connaissance qui avait ainsi élaboré les plans de plusieurs châteaux en Transylvanie. Lorsque nos caïnites lui racontèrent qu'ils avaient été envoyés par son vieil ami Mircea Dzardescu afin de construire une tour au sommet du col de Tihuta qui protégera la Transylvanie d'une éventuelle invasion catholique, et lorsqu'ils lui racontèrent comment leur convoi avait été attaqué par des Gangrels à la solde de Mitru à Klausenburg, leur hôte leur proposa de leur fournir trois roulettes et deux coffres d'or supplémentaires pour les dédommager et les aider dans leur mission. Il leur promit également d'essayer de contacter Zelios afin qu'il leur rende visite à l'occasion pour leur donner quelques conseils d'architecte. Cependant, Radu de Bistritz demanda en échange de ces faveurs la promesse d'une éventuelle aide à venir si le besoin s'en faisait sentir, ce que la compagnie accepta... Après avoir passé une journée dans l'impressionnant et robuste château de Bistritz et après s'être rassasié sur les nombreux prisonniers que Radu gardait dans ses geôles souterraines, les sept caïnites reprirent la route pour le col de Tihuta, non sans avoir remercié leur hôte et dit au-revoir à Mica Vykos qui avait décidé de rester quelques temps ici.

 

La route qui menait de Bitritz jusqu'au col de Tihuta était pentue, escarpée et dangereuse. Du fond de leurs cercueils, les vampires pouvaient sentir les roulottes tanguer au bord du précipice tandis qu'elles avançaient péniblement durant la journée. Puis, trois jours plus tard, le convoi arriva enfin sur un grand plateau, au sommet de la montagne. Ils ne virent d'abord que ruines calcinées depuis longtemps mais entendirent rapidement des coups de maillet et des bruits de voix qui en sortaient. Andronicus s'approcha furtivement, caché dans les ombres qu'il faisait mouvoir selon sa volonté, et vit un homme massif, blond, barbu et sale qui tentait de casser les rochers obstruant les fondations de l'ancienne tour qui se trouvait jadis ici. L'homme, vêtu d'une armure romaine rouillée et portant une épée rouillée à la ceinture, sembla alors sentir la présence d'Andronicus et sorti des ruines, découvrant le convoi qui venait d'arriver. Il accueilli les nouveaux arrivants à bras ouverts et se présenta sous le nom d'Anatole. Il leur dit qu'il attendait leur venue que Dieu lui avait annoncée afin qu'ensemble, ils déterrent les anciennes sagesses cachées sous la pierre. Cet illuminé semblait croire que les membres du convoi étaient des envoyés de Dieu, qu'il suivait des visions divines et qu'il était là pour les aider selon les volontés du Seigneur. Cet Anatole était manifestement un représentant de Dieu sur terre fou ou alors il était tout simplement fou...

 

C'est alors qu'une femme sorti des ombres où elle était restée jusque là cachée. C'était une jeune femme aux longs cheveux noirs, vêtue d'une longue robe également noire. Une dague pendait à sa ceinture. Anatole présenta la jeune femme comme étant Lucita, sa « protectrice » qui l'accompagnait sur la route que Dieu lui montrait.

 

Lucita demanda à la compagnie de se présenter et leur demanda ce qu'ils venaient faire ici. Puis, une fois rassurée sur leurs intentions, nos caïnites et Anatole entamèrent la destruction des pierres qui menaient aux fondations de la tour et à une antique salle encombrée de pierres et de gravas. Sur les étagères qui ornaient les murs de cette salle à demi enfouie, ils découvrirent de nombreux parchemins qui tombèrent malheureusement en poussière dès qu'on les touchait. Mais ils découvrirent également trois antiques tablettes gravées d'une écriture cunéiforme qu'il aurait été impossible à traduire s'ils n'avaient pas également trouvé un disque d'or refermant la clé de la traduction...

 

La fin du mois de mai 1198 fut ainsi consacrée à la traduction des tablettes découvertes dans les fondations de la tour (dont Anatole et Lucita demandèrent l'autorisation d'en faire une copie pour eux) ainsi qu'à l'embauche des futurs employés, ouvriers, maçons, soldats, femmes de ménage, cuisinières... qui furent recrutés dans les villages alentours, et à la construction des baraquements et autres protections entourant le futur chantier. Puis, au début du mois de juin 1198, les tablettes furent traduites, révélant d'obscurs messages et prédictions, et la construction de la tour commença enfin. Anatole et Lucita repartirent alors pour Buda, suivant toujours les visions « divines » du Malkavien, et acceptèrent d'apporter une copie des tablettes à Micea Dzardescu, en attendant que la compagnie ne lui remette les originales en mains propres.

 

La construction de la tour dura trois ans et sept mois. Il fut décidé que le seigneur local aux yeux des mortels serait Enguerrand Crettine de Tailhac, goule d'Agnès Crettine de Tailhac, alias Perdita. Il était en effet le mortel le plus habitué à la gestion d'un fief et le plus à même de recevoir les doléances des paysans alentours.  Malheureusement, les débuts furent difficiles car les ouvriers étaient pour la plupart des paysans inexpérimentés dans la construction de bâtiments en pierre mais lorsque le Grand Maître architecte Zelios leur rendit visite (à la demande de Radu de Bistritz), il leur prodigua plusieurs conseils utiles qui eurent pour effet d'accélérer les choses. En échange de ses précieux conseils, le Nosferatu (qui se montrait généralement sous un aspect humain bien qu'au teint grisâtre) ne désirait rien en échange, si ce n'est leur promesse d'une éventuelle aide future si la nécessité s'en faisait sentir, chose que nos caïnites acceptèrent cordialement... Puis, trois nuits plus tard, le Grand architecte Zelios reprit la route après avoir souhaité bonne chance à la compagnie de Mircea Dzardescu dans leur tâche...

 

A partir de là, le rythme de construction s'accéléra mais un autre problème subsistait : le financement des travaux. Bien que la compagnie soit arrivée avec 5 coffres d'or et qu'ils avaient décidé de taxer le commerce d'ambre et d'épices qui traversait régulièrement la passe de Tihuta, ceux-ci rapportaient peu et les fonds s'amenuisaient. Mais heureusement, au début de l'année 1199, Mica Vykos leur rendit une amicale visite. Il avait apparemment entendu parler de leurs problèmes et arrivait avec une vingtaine de coffres remplis d'or dans sa roulotte qui, il l'espérait, pourraient subvenir à leurs besoins afin d'achever la construction de la tour. Apparemment très fortuné, le Tzimisce de Constantinople ne demandait en échange que la promesse d'une aide future si le besoin s'en faisait sentir, chose que la compagnie accepta... Après voir passé deux nuits au col de Tihuta et avoir pris des nouvelles de ses amis, principalement Lukrecija et Andronicus, Mica Vykos reprit la route pour Constantinople...

 

Dès lors, il n'y eut plus de problème d'argent. La construction se poursuivit à bonne allure et, hormis l'attaque d'une meute de Lupins qui, heureusement, furent tenus éloignés grâces aux barricades et aux feux disposés autour du fort et qui furent mis en fuite par les assauts courageux des soldats mortels et des vampires présents, tout se passa bien. Et, à la fin du mois de janvier de l'an de grâce 1202, la construction de la tour du col de Tihuta fut enfin terminée et Mircea Dzardescu arriva, accompagné de sa suite constituée du Voïvode des voïvodes  Vladimir Rustovitch, des frères Gangrels Milozs et Dragan, du Brujah oriental Suleyman, du Lasombra orthodoxe Giannicas Houropoulis, de la séduisante none Lasombra Liseta Iluminada, du Tzimisce lituanien Vaïdas, de l'Assamite Alakim ainsi que de plusieurs soldats mortels montés à cheval...

 

Mircea et sa suite firent le tour du château nouvellement construit et constatèrent la parfaite réalisation de la mission qui avait été confiée aux jeunes caïnites. Mircea les félicita pour la réussite de leur mission et demanda qu'on lui remette les tablettes originales qu'ils avaient trouvées dans les fondations, ainsi que le disque d'or, ce qui fut fait. Il avait, entre temps, bien reçu la copie des traductions qu'ils lui avaient envoyée et les en remercia. Il leur proposa alors de prendre possession d'un des villages alentours afin d'en faire leur fief, s'ils le désiraient bien-sûr, et si leurs Sires respectifs les y autorisaient...

 

Le sang de Dieter Voigt ne fit qu'un tour lorsqu'il vit Suleyman parmi la suite de Mircea Dzardescu. Se rappelant la promesse qu'il lui avait faite à Buda, il tira son épée et se jeta à l'attaque de son Sire qui l'avait si violemment trahi. Le combat fut acharné et violent et si, au début, Suleyman fut surpris par la fureur de Dieter et se retrouva en mauvaise posture, il reprit rapidement le dessus en usant de la puissance supérieure de son sang pour assener des coups de plus en plus forts sur son infant. Dieter commençait à faiblir lorsque Vladimir Rustovitch, Voïvode des voïvodes, commença à se transformer et à prendre sa monstrueuse forme « zulo », mi homme, mi chauve-souris. Vladimir Rustovitch saisit Suleyman de ses immenses ailes membraneuses et l'immobilisa, ordonnant alors à Dieter de « faire ce qu'il avait à faire ». Dieter Voigt ôta le heaume qui lui recouvrait totalement le visage, s'approcha lentement de son Sire et planta ses crocs dans sa gorge, buvant jusqu'à la dernière goutte de son sang et de son âme... Après que le corps de Suleyman se soit effondré et soit rapidement tombé en poussière, Vladimir Rustovitch reprit sa forme humaine et ordonna à Dieter de prendre ses affaires afin de le suivre au château Bratovitch, ce à quoi le jeune mais puissant Brujah qui venait de diableriser son Sire s'exécuta...

 

Milosz et Dragan félicitèrent Vassily et Jenka et les autorisèrent naturellement à prendre un village alentour pour territoire personnel s'ils le désiraient. Vassily et Jenka choisirent la ville de Deva comme lieu de repère afin de s'y retrouver et de s'y ressourcer...

 

L'Assamite Alakim félicita son infant Alafeaa d'avoir résussi à protéger le convoi et d'avoir participé à la construction de cette tour, approuvée par le Vieux de la Montagne. Mais lorsqu'Alafeaa confia à son Sire la liste des méfaits perpétrés par les caïnites employés par Mircea Dzardescu, Alakim la brûla sur le champ, expliquant à Alafeaa qu'il fallait parfois fermer les yeux si c'était dans le but de faire valoir un objectif plus important. Il lui proposa alors de revenir à Alamut en sa compagnie ou bien de rejoindre Hussayn à Sofia, en Bulgarie. Le cœur empli d'amertume d'être ainsi obligé de transgresser la Voie du sang que son clan lui imposait, Alafeaa décida de retourner à Sofia et d'y reprendre la non-vie qu'il avait avant cette longue mission en Transylvanie...

 

Vaïdas remercia et félicita à son tour Lukrecija d'avoir mené cette mission à bien et d'avoir participé à la construction de la tour. Il lui dit également qu'elle devrait malheureusement s'installer ici ou dans un des villages transylvaniens alentours car leur dieu Kupala lui avait déclaré qu'il ne voulait pas que Lukrecija revienne en Samogitie, sa terre natale. Le sang de Lukrecija commença alors à bouillonner et la Tzimisce saisit soudain Herkus, l'une des goules de son Sire, à la gorge. Vaidas fut immédiatement prit de panique en tenta de rejoindre Mircea Dzardescu et les autres caïnites, envoyant ses goules Herkus et Petras à l'attaque de la Tzimisce en furie. Heureusement, Vilius, frère et goule de Lukrecija, vint à son secours en s'engageant dans un combat à mort avec Petras. Lukrecija se jeta alors sur le dos de son Sire, la faisant basculer à terre, et elle planta ses crocs dans sa gorge, sous les regards de tous les caïnites présents, sans qu'aucun ne réagisse. Seul Herkus tentait de donner des coups de dague dans le dos de Lukrecjia mais la Tzimisce samogitienne rendait son corps plus résistant grâce à la puissance de son sang ancien. Finalement, Vilius tua Herkus comme il avait tué Petras et Lukrecija diablerisa à son tour son Sire Vaïdas qui l'avait trahie et rejetée loin de chez elle. Elle se promit alors de reprendre la route dès que possible en direction de sa Samogitie natale et de reprendre le flambeau de la direction de la ville de Telsiai, écartant dorénavant le culte du dieu de la terre Kupala au profit d'une nouvelle religion...

 

Liseta Iluminada, accompagnée de ses trois goules nones, félicita également la jeune Perdita d'avoir ainsi survécu à une telle expédition et d'avoir mené à bien la mission qui lui avait été confiée. Sachant qu'elle n'avait désormais plus de foyer, son château familial ayant été détruit par les forces catholiques, et pensant que Perdita ne disposait plus d'aucune famille dans toute la Hongrie, Liseta lui offrit la possibilité de choisir un des villages alentours, ici en Transylvanie, comme nouveau foyer et comme nouveau fief. La jeune Lasombra accepta et choisi alors la ville de Timisoara...

 

Lorsqu'Andronicus vit son Sire Giannicas Houropoulis s'approcher de lui, son visage se renfrogna. Et lorsque Giannicas vit qu'Andronicus se renfrognait encore plus lorsqu'il le félicita d'avoir réussi dans l'épreuve que Dieu lui avait imposée, il comprit que son infant avait échoué et que son périple l'avait au contraire détourné de la Voie qu'il lui avait enseignée. Furieux contre son élève qui avait faillit dans sa Voie et qui était ainsi passé du « mauvais côté », il le rejeta aussitôt et l'abandonna à son destin, ne lui offrant aucune ville alentours et ne lui proposant ni de retourner à Prague, en Bohême, ni de le suivre à Phillipopolis, dans l'empire byzantin... Andronicus dût prendre sur lui pour ne pas, lui aussi, sauter à la gorge de son Sire et le diableriser. Il le laissa néanmoins repartir pour Byzance et décida de s'installer ici, dans la tour du col de Tihuta, du moins durant quelques temps...

Le convoi de Mircea Dzardescu reprit la route la nuit même de leur arrivée, le Brujah Suleyman Kose et le Tzimisce Vaïdas en moins, en direction de Buda. Tous les caïnites présents se séparèrent, certains restant sur place, d'autres prenant la route. Certains se dirent au revoir mais la plupart espéraient ne plus jamais revoir les autres...

 

 

 

Traduction des tablettes :

 

« Ainsi je consigne mes visions véritables pour ne point oublier et rester sur la Voie que je me suis choisie. Moi seul de nous tous doit connaître la vérité, cette vérité qui sera mon bouclier et ma lance. Célébré serai-je au temps des Jours derniers. Le Père lui-même reculera devant ma puissance. »

 

« Que les inférieurs se fassent la guerre, que chacun écoute les présages que j'ai perçus. Tous, ce sont des imbéciles ! Ma ruse leur a caché les vrais signes et ils ne connaissent que les ombres des événements à venir. »

 

« Que le monde tremble lorsque je me montrerai dans ma puissance et ma majesté, car je gouvernerai au-dessus de notre Père, au-dessus de la Mère qui lui a donné secours, au-dessus des Enfants de Seth fils d'Adam ; oui-da, même au-dessus de Dieu lui-même. Que mon règne de sang commence ».