Après avoir marché pendant quatre heures, les Héros de Pointesable, accompagnés de Shalelu Andosana et des deux dernières Flèches Noires Jakardros Sovark et Vale Temros, arrivèrent au Fort Rannick. Les ogres débraillés avaient transformé ce fort, usé par les batailles mais bien entretenu, en un charnier et un lieu de débauche éthylique. Des dizaines de crânes et de cadavres mutilés étaient suspendus aux arbres près du fort, pendant à de gigantesques crochets rouillés, comme des quartiers de viande fétide attendant la lame du boucher. L'air était souillé par l'odeur de sueur, d'urine, de sang et de musc des ogres sur plusieurs centaines de mètres autour du fort. Après avoir fait un croquis à nos compagnons, Jakardros les informa de l'existence de tunnels secrets menant à l'intérieur. Ceux-ci étaient dissimulés derrière une cascade à côté des remparts et selon lui, les ogres ne les avaient certainement pas découverts. Nos héros décidèrent de s'introduire dans le fort par ces tunnels secrets.
A l'intérieur, ils découvrirent une porte secrète menant à la nouvelle caserne, une bâtisse de bois située dans la cour et remplie de plus de dix ogres. Kinjiro lança à l'intérieur un feu grégeois avant de refermer la porte secrète, ce qui eut pour effet de tuer tous les ogres quasi instantanément avant d'incendier le bâtiment. Plus loin dans les cavernes, ils découvrirent un réseau de grottes souterraines où une colonie de lézards voltaïques avait élu domicile. Ils décidèrent de laisser tranquilles ces paisibles animaux. Enfin, Père Grodil senti la présence d'une porte secrète en pierre qui les mena directement dans la cour du Fort Rannick.
Une fois dans la cour du fort, nos aventuriers s'attaquèrent aux divers bâtiments qui s'y trouvaient : la vieille tour de garde, les écuries et les fumoirs, ainsi qu'aux remparts. Ils tuèrent tous les ogres qu'ils y trouvèrent (ainsi qu'un gobelin esseulé occupé à poli un crâne humain) avant de se diriger vers le bâtiment principal du fort : le donjon. La double porte de ce grand bâtiment de pierre était en chêne mais avait été enfoncée et détruite. Elle avait été sommairement réparée mais ses battants pendaient encore de travers. Nos héros n'eurent donc aucun mal à s'introduire à l'intérieur...
A suivre...
« Des griffes d'électricité lacéraient le ciel et jetaient une pâle lumière sur le flanc de la montagne. L'orage révéla une sinistre forteresse de pierre grise qui montait la garde au dessus de la vallée, frileusement blottie au pied de deux falaises à pic. Des murs effrités de quatre mètres cinquante de haut entouraient la citadelle, leurs parois de pierre grêlées et crevassées par les rocs et les crochets des ogres. Comme le visage d'un vétéran qui avait passé des dizaines d'hivers sous le harnois, les cicatrices, les cratères et les fissures qui caractérisaient le fort témoignaient de son histoire chargée de batailles. Un donjon de pierre s'élevait derrière ces murs usés, comme une vieille dent ébréchée qui projetait son ombre têtue et fière sur le flanc de la montagne. Non loin de là, un rideau d'eau écumante cascadait le long de la montagne et chutait dans un large plan d'eau sous les murs du fort... »