AL MUGAWIR
MARE NOSTRUM
Après la disparition de Suleyman dans l’Akasha solaire des jardins de la vieille Cordoue, la Fraternité du Chant vit se présenter Salomon et Elvira. Leurs deux alliés estimaient qu’il était crucial de se rendre à bord du Mare Nostrum pour en apprendre plus sur les Arkalébains et prendre contact avec Guidebert Ferréal, le mentor de Suleyman. Ce dernier tentait en effet de faire parvenir à son élève des messages de détresse lui enjoignant de le rejoindre au plus tôt (Ferréal était alors prisonnier d’un Assassin redoutable qui lui avait inoculé le Poison des Sirènes).
Après quelques hésitations et nombre de questions, ils prirent la route de Gibraltar, prochaine escale du navire. Tariq se fit passer pour Souleyman en réservant les billets et ils embarquèrent le lendemain. Le Mare Nostrum, QG des Arkalébains, était à la pointe du progrès technologique et offrait tout le confort à ses passagers. La Fraternité du Chant se familiarisa avec les lieux avant d’engager la conversation avec les différents convives, tous dotés d’un fort Ka-Soleil. Artistes, mathématiciens, archéologues ou encore riches armateurs, les Arkalébains accueillaient à leur bords des personnalités brillantes et éclairées, initiés pour la plupart à l’ésotérisme et aux sciences occultes, ainsi qu’à la Qiyas (qu’ils comprenaient sans savoir la « pratiquer »).
En discothèque, Tariq fut pris à partie par un certain Noureddin Saadi, d’une famille traditionnellement ennemie des Abd Al-Aziz. Il le défia au Ball-trap et reçut une mandale du Pyrim qui fut rappelé à l’ordre par le service de sécurité. Le lendemain, Tariq l’emporta mais pour se venger de l’affront, Saadi tira sur le faucon qui fut tué sur le coup. Le Saoudien fut enjoint de quitter le navire et de ne plus jamais y revenir. Ce soir-là, un carnaval devait être célébré ; tout le monde était invité à se déguiser sur le thème de la mer. Le déguisement d’Isilyss fut le plus réussi. Plus tard dans la soirée, ils furent accostés par Marik Fadh Al-Abdhala, un Sikh puissamment bâti et Assassin notoire bardé d’Orichalque. Il les menaça des pires maux s’ils ne lui disaient pas où se trouvait le vrai Suleyman.
Le lendemain, un hélicoptère déposa Yorge Skanstrokk, « Grand Maître » des Arkalébains, et sa compagne Shéhérazade. Son annonce évoquait directement la Qiyas et son souhait de lancer le Mare Nostrum dans l’Eidos. Si la foule applaudît, les Immortels étaient inquiets. Ils décidèrent de voir de plus près les fameux moteurs secondaires. Dans la soute, deux gardes égorgés, Marik les attendait et la traque fut terrible. Se fondant dans les ombres et frappant toujours à revers, l’Assassin fut près de succomber mais parvint à s’enfuir, sûrement grâce à la puissance des moteurs qui pompaient le Ka de toute action magique. Après quelques soins, la Fraternité du Chant se joignit à l’Epiphanie.
Le Jeu des Perles d’idées consistait à débattre de sujets liés à la tradition. Les meilleurs devaient ensuite discourir devant les perdants pour obtenir leur adhésion. Enfin, les vainqueurs devaient jeter leurs convictions, leur savoir, dans l’Autodafé ou Bûcher des vanités pour se voir purifier et éventuellement élu. Ce fut, sans surprise, Guidebert Ferréal maniant verbe et connaissance mieux que quiconque, qui fut élu, en lieu et place de son propre élève. Puis, ce fut le tourbillon de l’Epiphanie, de son véritable carnaval, où il fut question du père, du frère, des trois branches et de la disparition des aînés ; de la tragédie du feu dévoreur, de l’orient et de l’occident ; de l’évolution, de la survie, et de, l’Epiphanie.
La Fraternité du Chant est élue. Elle vogue dans l’Eidos, la sphère des idées, le monde solaire, une Ombre implacable terrasse les Immortels. Ils prennent conscience de leur Schème dominant au sein de rêves entrecoupés de cauchemars. Le Futur, le Passé, s’ouvrent à eux…