AL MUGAWIR
 
 
 
L'EVEIL DE L’ELU
 
 
 
 
 
                La Fraternité du Chant était en cavale, poursuivie de toutes parts. La gendarmerie m’était en effet les gros moyens : hélicoptères, barrages routiers... Contraints de se terrer dans un bois, les compagnons passèrent une fraîche nuit avant d’assister au lent réveil de Suleyman. Ils eurent beau rivaliser d’idées pour semer leurs poursuivants, l’étau se resserrait chaque heure. Ils durent forcer un premier barrage avant d’être coincés par un second plus important alors qu’ils ne se trouvaient plus très loin de Lourdes. Heureusement, l’intervention musclée d’Azim permit de prendre la fuite et de trouver refuge dans le piémont pyrénéen.
 
                Il firent là la connaissance du puissant Eolim qui était garde du corps de Hashim Abd Al Aziz, le père de Suleyman. Hélas, il venait annoncer à ce dernier le décès de son père, brutalement assassiné avec tous ses invités, sûrement l’œuvre des Assassins. Suleyman tenta de joindre Guidebert Ferréal par mail, dernier ami de son père encore en vie (et en croisière selon Azim). D’autre part, Krebb essaya de prendre contact avec la Tempérance pour guérir la Fièvre Solaire qui menaçait à tout instant de les projeter en Ombre. Azim de son côté, constamment sur le qui-vive, craignait une attaque des Assassins.
 
                Ils purent discuter avec Suleyman jusque tard dans la nuit. Le jeune homme leur parla de la magie du Ka-Soleil et de son espoir d’accéder au Sentier d’Or. Ils pouvaient choisir cette voie s’ils le souhaitaient. La Fraternité semblait réticente. La réponse de la Tempérance leur parvint enfin, les enjoignant de contacter Odhe au Col de Roncevaux. Ils se mirent en marche dès le lendemain ; ils devraient passer une nuit en refuge. C’est durant cette nuit qu’Azim tomba le masque. Alors que Suleyman avait décidé de s’entretenir avec lui, il entreprit son rituel de destruction du Ka-Soleil. La réponse de Ferréal arriva à ce moment précis, révélant que Hashim avait été tué par un membre de sa suite. La culpabilité de l’Eolim ne faisait plus de doute. La Fraternité du Chant se rua à l’attaque pour secourir l’Elu.
 
                Le combat fut terrible. Azim avait invoqué les Ministres Implacables, Lampes Vivantes de l’Autel Dissimulé. El Dakhil et Drusilla le lacéraient de leurs griffes et serres, Isilyss le criblait de balles de petit calibre mais il était d’une redoutable endurance. Ce fut Suleyman lui-même qui porta le coup de grâce, déchirant le pentacle du Nephilim au moyen d’une puissante magie solaire. Tous les Nephilim furent frappés par le choc élémentaire de la destruction d’un des leurs. Ils se remirent en route pour atteindre au plus vite le refuge de la Tempérance.
 
                Odhe était un Cyclope centenaire et serein, habitant le moulin du Mal Hanté, lieu réputé maudit que fuyaient tous les gens de la région. Il accepta de guérir les compagnons. Pour cela, ils devaient se rendre au centre du Labyrinthe des Pas Immobiles. Le rituel ainsi effectué permettait de soigner tout mal apparenté au Khaïba. Chacun se concentra sur son être mortel, en lien avec le Ka-Soleil de Suleyman. Ils dessinèrent le portrait chinois de leurs simulacres. Ils furent non seulement guéris de toute trace de Khaïba ou de Fièvre Solaire, le lien solaire les unissant à Suleyman leur ouvrit les portes de la Qiyas. La Fraternité du Chant avait franchi une nouvelle étape sur le Sentier d’Or et, plus forte que jamais grâce à la compagnie de l’Elu, elle pouvait désormais écouter chanter la Muwassah de la Femme du Désert.
 
 
 
                                                                                                                                                              A suivre…