Shamil_Basayev_and_Aslan_Maschadov
Liste des présidents de la République [modifier]
-
Djokhar Doudaïev, 1991-1996 (indépendantiste) : assassiné par un missile téléguidé russe le 24 avril 1996 ; aurait été repéré par la localisation de son téléphone satellitaire, qu'il utilisait juste avant sa mort.
-
Aslan Maskhadov, 1997- 2000 (indépendantiste) : élu lors d'une élection présidentielle contrôlée par l'OSCE en 1997 ; réfugié dans la clandestinité à partir du début de la Deuxième guerre car a soutenu les forces rebelles, il continua à revendiquer sa légitimité de Président face aux autorités pro-russes ; tué le 8 mars 2005, dans des circonstances qui restent encore incertaines.
-
Akhmad Kadyrov, 2003-2004 (pro-fédéral) : ancien mufti suprême, assassiné par un attentat terroriste lors du défilé en l'honneur de l'anniversaire de la victoire sur le fascisme. Il est élu à la suite d'un scrutin non reconnu par l'OSCE.
Guerre en Tchétchénie
1991
Août: l'ex-général de l'Armée rouge Djokhar Doudaïev prend position pour Boris Eltsine lors de la tentative de coup d'Etat du 19 août à Moscou, qui sonnera le glas de l'URSS. Le 21, à la suite de la démission du premier secrétaire du Parti communiste local, profitant du désordre à Moscou, Djokhar Doudaïev prend le pouvoir dans la petite République de Tchétchéno-Ingouchie, riche en pétrole.
Septembre: les Ingouches se séparent des Tchétchènes et fondent une République d'Ingouchie.
Octobre: Djokhar Doudaïev remporte l'élection présidentielle qu'il vient d'organiser. Moscou déclare ce scrutin illégal.
Novembre: Djokhar Doudaïev déclare l'indépendance de la Tchétchénie. Boris Eltsine instaure l'état d'urgence et envoie des troupes dans la capitale. Elles se retirent au bout de 3 jours face à la très forte résistance tchétchène.
1992-1994
Dérive autoritaire et mafieuse du régime Doudaïev. Différents clans d'opposants tchétchènes prennent les armes contre le gouvernement, soutenus, pour certains d'entre eux, par les services secrets russes (FSK).
Mars 1992: les Tchétchènes refusent de signer le Traité de la Fédération de Russie, qui cimente les relations entre la Russie et ses provinces.
Novembre 1994: tentative de coup de force contre Doudaïev, par des Tchétchènes appuyés par des soldats russes engagés par le FSK.
Décembre 1994: Moscou envoie une force de 30 000 hommes pour remettre au pas la province rebelle.
1995
Janvier: l'armée russe pénètre dans la capitale, Grozny, après l'avoir massivement bombardée. 400 000 personnes fuient les combats, qui auraient fait près de 5 000 victimes parmi les soldats russes et environ 25 000 morts parmi les Tchétchènes, pour l'essentiel des civils. A partir de là, la guerre s'étend aux autres villes tchétchènes, qui tombent les unes après les autres, toujours après d'intenses pilonnages.
Juin: prise d'otages à l'hôpital de Boudennovsk par les hommes du chef militaire tchétchène Chamil Bassaïev. Elle fait 150 morts.
Juillet: affaiblis, les rebelles tchétchènes acceptent de signer un cessez-le-feu.
Décembre: les Tchétchènes reprennent une guerre de guérilla contre les forces russes.
1996
Janvier: la prise d'otages de Kizliar fait entre 50 et 150 morts.
Avril: Djokhar Doudaïev, localisé dans son refuge par le biais de son téléphone portable, périt, touché par un missile russe.
Mai: incapable de venir à bout de la résistance, Boris Eltsine, à l'approche de l'élection présidentielle (juin), négocie un cessez-le-feu.
Juillet: l'armée russe relance les opérations militaires.
Août: les Tchétchènes reprennent Grozny le 6, après de violents combats. D'autres villes sont assiégées. Alexandre Lebed, nommé secrétaire du Conseil de sécurité en juin, est envoyé sur place avec des pouvoirs «élargis». Il négocie l'arrêt des combats en échange du retrait des troupes russes. Un accord de paix est signé le 31 août. Le conflit a fait entre 80 000 et 100 000 morts; la province est dévastée.
1997-1999
Le modéré Aslan Maskhadov remporte en janvier 1997 les élections tenues sous l'égide de l'OSCE. Mais il ne parvient pas à maintenir l'ordre dans la province, toujours sous la coupe de différents chefs de clans. Le rapt fait figure d'industrie nationale. Des mouvements fondamentalistes prospèrent.
1999
7 août: début d'une rébellion armée au Daguestan, dirigée par le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaïev et le «commandant» d'origine saoudienne Ibn al Khattab, installé en Tchétchénie.
15 août: Aslan Maskhadov décrète l'état d'urgence.
25/26 août: l'aviation russe bombarde plusieurs camps islamistes en Tchétchénie.
11 septembre: le président Maskhadov décrète la mobilisation générale.
18 septembre: 20 000 à 30 000 militaires russes sont massés aux abords de la Tchétchénie. Officiellement, les Russes veulent en finir avec les «terroristes» tchétchènes. Moscou accuse ces derniers d'avoir commandité les attentats qui ont fait près de 300 morts en Russie en août et septembre.
23 septembre: début des bombardements de la Tchétchénie par les forces russes.
1er octobre: les troupes russes pénètrent en Tchétchénie. Le Kremlin ne reconnaît plus la légitimité d'Aslan Maskhadov. Moscou annonce que plus de 160 000 civils ont fui la République rebelle.
21 octobre: des missiles russes tirés sur Grozny font plusieurs dizaines de morts dans un marché et une maternité situés au cœur de la ville.
1er décembre: les autorités ingouches chiffrent à 230 000 le nombre de réfugiés tchétchènes se trouvant en Ingouchie (qui compte 350 000 habitants). La population tchétchène était d'environ 750 000 habitants avant le début de l'offensive russe.
25 décembre: les troupes russes lancent l'assaut contre Grozny.
2000
1er février: les forces tchétchènes annoncent l'abandon de Grozny. Environ 2 000 combattants auraient quitté la ville.
29 février: libération d'Andreï Babitski, enlevé un mois et demi auparavant. Il est l'un des rares journalistes russes à avoir témoigné des atrocités commises par les forces russes.
20 avril: Aslan Maskhadov propose un plan de paix à la Russie, qui est rejeté par Moscou.
8 juin: le président russe place la Tchétchénie sous administration présidentielle directe.
12 juin: Vladimir Poutine nomme le mufti pro-russe Akhmad Kadyrov à la tête de l'administration de la république.
30 août: Vladimir Poutine refuse une nouvelle offre de négociation avec le président indépendantiste Aslan Maskhadov, transmise par le député récemment élu à la Douma fédérale, Aslambek Aslakhanov.
2001
19 janvier: l'administration pro-russe forme un gouvernement dirigé par Stanislav Iliassov.
22 janvier: Vladimir Poutine confie aux services de sécurité (FSB, ex-KGB) la direction de l'opération anti-terroriste en Tchétchénie et annonce un retrait partiel des forces militaires de la province.
27 février: un charnier de 60 corps est découverts à proximité du quartier général des forces russes dans la banlieue de Grozny.
Juin: l'OSCE rouvre son bureau en Tchétchénie. Celui-ci avait été fermé en décembre 1998, en raison de la détérioration des conditions de sécurité.
Décembre: l'organisation russe de défense des droits de l'homme Memorial dénonce la détérioration de la situation en Tchétchénie où la population civile subit, selon elle, les exactions d'«escadrons de la mort» et de soldats russes devenus «incontrôlables».
2002
Janvier: l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe renonce à condamner Moscou.
19 avril: mort du chef de file des combattants islamistes Ibn al Khattab.
Octobre:
23-26: un commando d'une cinquantaine de rebelles tchétchènes prend le contrôle d'un théâtre à Moscou faisant plus de 700 otages. Le 26, les forces spéciales russes prennent d'assaut le théâtre. Un gaz employé pour neutraliser les rebelles fait au moins 119 victimes parmi les otages. Les membres du commando tchétchène sont abattus.
Décembre:
27: deux véhicules explosent devant le siège du gouvernement pro-russe à Grozny, faisant plus de 80 morts.
2003
12-15 mai: deux attentats suicide font respectivement 59 morts à Znamenskoïe, dans le nord de la Tchétchénie, et 30 morts à Ilaskhan-Iourt, à l'Est de Grozny.