Voir Le Pôle Et Courir




 

 

            Destox entame sa ronde de nuit, saluant au passage Monsieur Fabien qui l’invite à s’asseoir deux minutes. Le Conseil Infernal est en train de voter la résolution de Belial concernant la trahison de Crocell. Grâce à un gadget de Vapula, ils assistent tous deux à la condamnation du Prince du Froid. Les remarques de Monsieur Fabien permettent à Destox de mieux appréhender la politique infernale. Il part aussitôt faire part de ces informations à ses camarades. L’Equipe d’Intervention du Centre de Tri (EI du CdT) constate que tous leurs princes ont soutenu Crocell. Gaziel soutient Baal qui s’oppose à Andromalius ; Shaytan et Uphir s’opposent régulièrement aux votes des Seigneurs de la Destruction, dont fait parti Belial. Criquet se sent un peu seul et déclare avec nonchalance que de toute manière, il ne l’aime pas trop, son prince.

 

            Peu avant l’aube, Aluphar est prié de se rendre au CdT et son arrivée crée beaucoup d’enthousiasme. Criquet se souvient de l’Irak les larmes aux yeux, se remémorant les puits de pétrole en flammes. Batelias a connu Aluphar en formation et avec Destox, ils sont vieux camarades. De plus, Monsieur Fabien annonce que Criquet et Destox sont promus au Grade 2 ! Ils décident donc d’aller arroser tout ça autour d’un babyfoot. Monsieur Fabien leur donne quartier libre et les rappelle 20 minutes plus tard pour leur confier une mission. Veruss étant absent pour causes de santé (celle des autres, pas la sienne), Aluphar le remplacera.

 

Gilbert Blénot, de chez Malthus, a découvert ce matin même le corps d’une prostituée atrocement lacérée et gelée. Criquet pense immédiatement à un Flocon de Sang. Crocell étant renégat, il convient de vite mettre la main sur ses « éléments égarés ». Monsieur Fabien demande à l’EI du CdT d’essayer de choper l’assassin vivant. Il ne tient pas à trop affaiblir les forces du Mal et voudrait devancer le massacre auquel Belial va sûrement se livrer. Nos démons partent pour l’hôtel Ibis d’Orly.

 

Sur place, ils sont accueillis par le pompier de chez Malthus qui a pris toutes les dispositions pour étouffer l’affaire : il a déclaré un arrêt cardiaque aux policiers et son pote de chez Bifrons qui bosse à la morgue s’occupe de l’autopsie. Dans la chambre, les restes d’une belle orgie, 500 € en liquide, l’identité de la victime… Criquet soudoie le réceptionniste qui lui donne l’identité de l’assassin : Bjorn Olsen, venu assister à un colloque de géologie et parti ce matin même pour Le Cap en Afrique du Sud.

 

De retour au CdT, Monsieur Fabien les aide à se souvenir du mystérieux Isaac Iceberg, puissant démon aux ordres de Crocell, parti il y a quelques mois vers la même destination. Cette fois-ci, il s’agit de ne pas lâcher la piste et d’apprendre ce qu’ils peuvent tous bien aller foutre en Afrique du Sud ! Aurélie réserve les billets d’avion ; Monsieur Fabien contacte son ami sur place : Cliff, de chez Baalberith. Ils n’ont que 6 heures de retard sur Olsen. Le vol dure 20 heures.

 

A leur arrivée, Cliff les attend à l’aéroport avec une pancarte « EI du CdT ». L’enquête au Cap sera rapide ; il leur a mâché le travail. Deux gars à lui surveillent en permanence Bjorn. Depuis qu’il est arrivé, ce dernier a commencé par se taper une pute (toujours en vie à cette heure). Il s’est ensuite rendu sur un cargo français : l’Anjou. En ce moment, il dort. Les démons se rendent immédiatement sur le port où Batelias et Karst ne trouvent pas d’embauche auprès d’un capitaine breton et têtu. L’Equipe réalise alors que le chef de mission est rond comme une barrique et qu’ils n’ont que quelques heures devant eux pour s’équiper car le navire appareille pour Dumont d’Urville, Terre Adélie, Antarctique.

 

Criquet se remet mal de sa cuite. Il vomit sur une femme qui le regarde alors que le navire vogue vers le Sud sous un grand ciel bleu. Les « scientifiques » font connaissance. Ils sont 10 « touristes » à bord et Batelias reconnaît Bjorn Olsen parmi eux. Les 4 autres se présentent :

 

-         Albert Eisensteinbergenovitch, climatologue tchèque alcoolique

 

-         Isaac Lethon, grand et maigre météorologue aux cheveux longs

 

-         Marie Vury, biogéographe quinquagénaire, obèse et nymphomane

 

-         Baké Diouf, grand noir océanographe d’une trentaine d’années

 

On ne présente plus Bjorn. Le géologue se montre jovial, ravi d’être là, très amical. La traversée va durer 20 jours car 8 500 kms les séparent de la Terre Adélie, plutôt située au Sud de l’Australie que de l’Afrique. L’Anjou va devoir affronter les 40ème rugissants, les 50ème hurlants…

 

A la première tempête, Destox vomit sur Marie. Elle se fera finalement « bien baiser comme il faut » par Batelias, notre démon de Shaytan. Alors que le temps s’améliore, l’Anjou croise un groupe de baleines bleues. L’une d’elle attaque soudainement le bateau, projetant par-dessus bord Batelias et Destox. La fureur de l’animal est telle que notre Capitaine du Pyralène manque d’y succomber. Ensuite, le Froid s’abat sur l’Anjou, anormalement pour la saison selon les marins. Les températures chutent et tout le monde doit se mettre à l’œuvre pour dégager la glace qui s’accroche au navire. Aluphar met au point un mélange toxique antigel qui les sauve mais colle la chiasse à la moitié de l’équipage pour quelques jours. Ceci refroidit également quelque peu les ardeurs de Marie vis-à-vis de Batelias, touché par la maladie.

 

L’Antarctique dévoile enfin ses reliefs et la base Dumont d’Urville se découpe sur l’horizon. Ils font la connaissance du Sergent Dugland puis de son supérieur et responsable de la base, le Lieutenant Tricard, avant de prendre leurs quartiers. Le soir, un dîner de bienvenue est organisé. Nos démons ne tardent pas à remarquer la présence de l’infirmière de la base : Vanessa (« très bonne »), et du sergent Vannier, responsable de la sécurité. Dumont d’Urville compte une douzaine de soldats et une demi-douzaine de scientifiques dont le directeur de recherche se révèle enfin : Isaac Iceberg !

 

La première journée permet de découvrir les merveilles de l’Antarctique. Il fait froid. Il y a des cailloux. Et des manchots. Batelias se montre particulièrement empressé à l’égard de ceux-ci et se rapproche ainsi de Marie. Bref, on s’y fait un peu chier quand même et c’est après le dîner que les premières investigations commencent. Un bâtiment semble surveillé en permanence et pendant une visite, le soldat André Mousseux tente de leur communiquer des informations, sans succès. Il semble craindre Iceberg mais il leur donne rendez-vous le soir même. De son côté, Destox s’envoie en l’air avec Vanessa mais leurs caractères ne sont guère compatibles. C’est l’embrouille. Surtout que Karst a disparu depuis la veille.

 

Criquet et Batelias rencontrent le 2ème classe André Mousseux, accessoirement ange au service de Daniel en pénitence en Antarctique, de nuit derrière les chenillettes. Il prononce trois mots et se fait éclater la tête par un tir de snipper. Une poursuite en chenillette s’engage. Le tireur emmène nos deux démons loin de la base, abandonne son véhicule et court vers une montagne. La tempête fait rage et la visibilité est nulle lorsque surgissent deux monstrueux ours polaires. Groumf est très con et se fait sécher d’entrée par une rafale de Kalachnikov maudite de Criquet. Broumf, plus rapide mais tout pelé, se fait tabasser au corps-à-corps par Batelias. Une explosion retentit ; une chenillette s’éloigne. En plein blizzard, isolés, loin de la base, ils se sont « bien fait baiser comme il faut » et leurs chances de survie sont minimes. Destox et Aluphar, poursuivant leurs investigations et craignant pour la survie de leurs compagnons, sont heureux de les voir revenir le lendemain. Un manchot se prend d’affection pour Batelias et suit le groupe partout. L’Anjou appareillant le lendemain, ils se décident à agir dès cette nuit.

 

Aluphar permet au groupe de s’introduire dans le « bâtiment surveillé » sans difficulté. Une trappe les mène à un ascenseur et l’ascenseur les mène, après une descente vertigineuse, dans une immense caverne où des manchots et des ours blancs s’ébattent au milieu des pistes de ski. Un coquet chalet surplombe ce décor idyllique entouré de half-pipe et de bonshommes de neige. Il fait -50°C ! Il s’agit de l’enfer terrestre personnel de Crocell et le Prince du Froid les y attend.

 

L’Equipe d’Intervention du Centre de Tri est heureuse de retrouver Karst mais reste sur la défensive. Ils comprennent bien qu’ils sont en partie responsables de la destitution de Crocell et que celui-ci a très envie de les anéantir. Il leur explique qu’il n’a jamais rien ordonné contre eux, que Julie Delahaye sert Belial, que les Flocons de Sang étaient une erreur, qu’ils se sont tous fait piégés par son frère et que tout ça « à cause d’une gonzesse ». Le Prince se montre séduisant, fière, coléreux et triste. Il met en garde les démons contre l’ambition démesurée de Belial et sa soif de pouvoir.

 

Le Sergent Bernard « Pic à glace » Vannier pousse un « merde » avant d’annoncer : « Nous sommes attaqués ». Les caméras de surveillance montrent deux hélicoptères déversant des jets de flammes sur la base. La Division Napalm investit le site. Criquet prend un jet de glace de Crocell et disparaît sous la neige. Tout le monde remonte en surface. C’est la baston. Crocell, sous la forme d’un gigantesque ours blanc, fracasse les hélicoptères. L’EI du CdT prend part aux combats contre les « écharpes rouges ». Karst provoque un séisme. Criquet est enseveli vivant par 3 000 mètres de profondeur. Crocell est victorieux. Il remercie l’EI du CdT et part vers le pôle Sud suivi par Vannier et Vanessa, Iceberg n’ayant pas survécu à l’attaque. Il aura vraiment fallu que les 4 membres survivants insistent auprès de Crocell pour qu’il accepte de leur révéler l’issue permettant de sauver Criquet. Le Capitaine du Feu Eternel a eu beaucoup de chance et Batelias reçoit le grade de Chevalier des Glaces pour sa franchise et sa férocité au combat. Le Centre de Tri parait soudain bien loin et le voyage de retour bien long…

 

 

 

"Le long courrier se cherche un passage au milieu des grands icebergs, qui dérivent menaçants, à peu de distance de couler le navire... Ce sont de gigantesques montagnes de glace qui accompagnent le bateau, d'inquiétants convoyeurs qui semblent attendre un signal imprévisible pour harponner le navire. La menace de leur présence pèse sur tout l'équipage."

- Tardi, Le Démon des glaces.