FIRE & ICE

Tome 2

 

Acte IV

DIES IRAE

 

Scène 4

LE JOUR OU LA FIN DU MONDE A COMMENCE

 

 

            Les démons se réveillèrent ce matin-là avec l’impression d’avoir passé une nuit agitée. Poursuivi par les troupes d’élite de Belial, Andrealphus utilisa ses dernières ressources pour faire parvenir à l’Equipe d’Intervention du Centre de Tri (dernière équipe de démons opérationnelle sur Terre) un message de détresse. De leurs rêves, les démons gardaient le souvenir précis d’un panneau en bord de route : Montgrumeau. Au CdT, Mr Fabien paraissait fatigué. Beleth ne trouvait plus le sommeil. La situation devenait critique. Tout indiquait que la fin du monde avait commencé. Les démons décidèrent de se porter sans tarder au secours du Prince du Sexe. Les services de Baal mirent à leur disposition un hélicoptère et un van.

            Arrivés à Montgrumeau dans le Cantal, les démons découvrirent un paysage lunaire. Un immense incendie venait de ravager les environs. Les villageois n’étaient guère accueillants et de nombreux véhicules de l’armée stationnaient dans les environs. Ils trouvèrent néanmoins à se loger dans un gîte rural tenu par la famille Ferdinand et se lancèrent dans leurs investigations. Au café des sports, le patron, dont la langue se délia après quelques prunes, les éclaira sur la situation du village : l’incendie (peut-être provoqué par le crash d’un ovni), la maladie des vaches, les gitans, sans parler de la Cantal.net qui rachète toutes les fermes de la région. Les villageois avaient de quoi se montrer moroses et la présence de l’armée n’améliorait en rien les choses. Les démons décidèrent de rencontrer Dominique, l’idiot du village à l’origine de la rumeur concernant l’ovni. Ce dernier les conduisit sur le site du crash : un large cratère dans lequel étaient visibles des morceaux de métal. L’Equipe d’Intervention ne tarda pas à découvrir qu’il s’agissait d’une supercherie. Le cratère avait été creusé à la pelle et les morceaux de métal n’étaient que de vulgaires plaques de taule. Les démons se dirigèrent vers le camp des gitans.

            Ils furent reçus par le vieux Lazaros Turasca, patriarche et sorcier, qui leur révéla avoir hébergé Andrealphus pendant trois semaines avant que l’armée ne vienne leur poser des questions. Le Prince du Sexe avait immédiatement pris la tangente, à peine une heure avant le début de l’incendie. A leur retour au gîte, Charles Ferdinand les attendait fusil en mains. Son épouse leur expliqua qu’ils étaient recherchés par l’armée ; ils devaient partir au plus vite ! Leur van ne fit que quelques centaines de mètres avant que cinq silhouettes n’apparaissent et qu’il ne saute sur une mine. Le combat fit rage, flammes, acide, cornes, griffes et mitraille. L’Equipe d’Intervention sortit victorieuse de l’embûche mais n’avait plus de moyen de transport. A ce moment, un démon aux ordres de Malthus les invita à fuir dans les bois et leur révéla ce qu’elle savait : l’armée était noyautée par les troupes de Belial qui étaient en train de prendre le contrôle de toute la région. Elle-même était responsable de la maladie des vaches et de la Cantal.net mais elle était tenue à l’écart des activités occultes de l’armée. Le soir de l’incendie, ils avaient capturé quelqu’un qui devait être transféré sous peu mais elle n’en savait pas plus. Batelias et Aluphar décidèrent d’aller surveiller le camp militaire tandis que les autres iraient à Clermont-Ferrand se procurer de nouveaux véhicules. Karst opta pour une Porsche 911 turbo et Destox pour une vieille Peugeot 505 pourrie.

            Le camp militaire couvrait un bon kilomètre carré, comptait plusieurs baraquements et véhicules. Deux vans noirs de la Garde Carmine étaient visibles. Les militaires étaient en train de charger un cylindre en métal de taille humaine sur un camion. Un convoi important était sur le point de quitter le camp. L’Equipe d’Intervention put se réunir à temps pour les prendre en filature. Le convoi était lent et peu discret, leurs phares visibles de loin dans la pénombre du crépuscule. Ils se dirigeaient vers le Puy de Dôme. Un check point de l’armée les stoppa : la région était bouclée car le volcan était en train d’entrer en éruption ! La radio diffusait des messages d’alerte et autres débats entre vulcanologues. Les démons décidèrent de poursuivre à pied sans tarder. Ils entreprirent de nuit l’ascension du Puy et n’eurent à éliminer qu’une patrouille avant d’atteindre le sommet du cratère. Le spectacle qui les y attendait était grandiose : un lac de lave crachait des langues de feu, un plateau rocheux avec un gigantesque pentacle, des pics couverts de ce qui paraissait être du sang… Une invocation se préparait là. Belial comptait sacrifier Andrealphus pour faire revenir sa « Meuf » et régner avec elle sur les Enfers. La Garde Carmine était présente, pas loin d’une centaine de démons, autant de soldats et des véhicules blindés ; les démons comprirent qu’ils ne pourraient prendre d’assaut la place avec leurs seuls moyens mais qu’ils disposaient de quelques jours devant eux. Mr Fabien et Marie-Jolie les invitèrent à remonter sur Paris pour recruter les troupes nécessaires.

            Les démons passèrent trois jours à contacter tout ce qu’ils connaissaient de démons parisiens et autres alliés : zombis, lapins et même quelques anges ! Ne restaient plus maintenant qu’à acheminer tout ce beau monde jusqu’au Puy de Dôme pour livrer la bataille finale qui allait décider du sort du monde.