Sergio Valentine

38 ans, Prêteur sur gage et faussaire

 

 

La famille

 

Vous êtes né à Naples, en Italie, le 6 août 1940, en pleine seconde guerre mondiale. Cependant, vous n’avez aucun souvenir de votre pays natal car votre père, Rémi Valentine, vous a emmené vivre dans le sud de la France, à Marseille, alors que vous n’aviez que deux ans. Vous y avez passé toute votre enfance, vivant seul avec votre père, un homme autoritaire, sans jamais oser lui poser de questions sur ce qu’il était advenu de votre mère que vous n’aviez jamais connue. Et, lui non plus, il ne vous en parlait jamais…

 

 

Votre père, un assassin ?

 

Mais en 1951, alors que vous aviez 11 ans, vous avez découvert par hasard dans les affaires de votre père un article de journal datant de 1942. L’article racontait que votre mère, Ortensia Valentine, avait été retrouvée assassinée dans le coffre de la voiture familiale, à Naples. De plus, l’article affirmait que le suspect numéro 1 était son époux, votre père, un assassin redoutable surnommé alors  « Cupidon » dans le milieu de la mafia. L’article affirmait en effet que votre père avait travaillé pour la Mafia napolitaine et aurait assassiné votre mère ainsi que le parrain local ainsi que toute sa famille ! (Vous trouverez en Annexe 1 une copie de l’article en question. Attention : n’apportez surtout pas cette Annexe le jour de la Soirée Enquête !).

 

Lorsque vous avez questionné votre père au sujet de cet article, il vous expliqua qu’il avait effectivement travaillé autrefois pour la mafia italienne en tant que tueur. Il était alors l’une des meilleures gâchettes du parrain napolitain de l’époque, un certain Don Pedro. Etant alors connu pour être un dragueur invétéré, il était alors surnommé  « Cupidon » dans le milieu. Mais votre père avait découvert que le fils du parrain, un dénommé « Scarletto », courtisait votre mère avec beaucoup trop d’insistance allant jusqu’à l’importuner lorsqu’il s’absentait. Lorsqu’elle repoussa ses avances une fois de trop, Scarletto l’assassina de trois balles dans le corps et cacha son cadavre dans la voiture de votre père pour lui faire porter le chapeau. Les juges étant tous corrompus la famille de Don Pedro, votre père fut accusé à tort et n’eut alors d’autre choix que de faire justice lui-même. Il pénétra dans la ville de Scarletto et le tua à son tour d’une balle dans la tête. Don Pedro, furieux, envoya un de ses assassins, un certain Mario Macaronne, aux trousses de votre père. Mais ce dernier fut heureusement plus malin et plus rapide et il exécuta le Don ainsi tout le reste de sa famille avant de s’enfuir pour la France.

 

 

 

 

 

 

Les chiens ne font pas des chats

 

Très tôt, votre père vous apprit à vous servir d’une arme à feu, « afin de pouvoir se défendre au cas où Mario Macaronne ou un autre assassin de Don Pedro ne retrouve un jour sa trace » disait-il. Il ne voulait pas que vous deveniez un tueur comme il l’avait été mais, malgré tout, de mauvaises fréquentations en mauvaises fréquentations, vous avez fini par rendre des petits services à des petits truands marseillais et, peu à peu, à travailler durant une courte période pour le milieu du banditisme marseillais. Vous êtes devenu une petite frappe, prompte à la bagarre et aux règlements de comptes pours la mafia Marseillaise mais, heureusement, contrairement à votre père, vous n’avez jamais tué personne. Cependant, à l’âge de 16 ans, après avoir fait quelques mois de prison, votre père décida de vous remettre dans le droit chemin afin et de vous faire apprendre un vrai et honnête métier. Il vous envoya alors chez un de ses cousins, un prêteur sur gage installé en centre ville nommé Edmond Tranet.

 

 

Oncle Edmond

 

Votre Oncle Edmond vous enseigna le métier de prêteur sur gage. C’était un métier passionnant et qui pouvait vous faire gagner beaucoup d’argent. Mais Oncle Edmond avait une autre source de revenus qu’il vous confia secrètement : il était également faussaire. Tout ce qui comportait du papier, Oncle Edmond savait le refaire. Vous faisant jurer de ne rien révéler à personne, il vous apprit comment procéder et comment falsifier les faux papiers d’identité, les bons au porteur, les chèques, les testaments, les papiers d’états et tant d’autres choses…

 

 

Une carrière différente

 

En 1959, vous aviez 19 ans et, après avoir travaillé pendant trois ans pour Oncle Edmond, vous avez décidé de quitter le métier de prêteur sur gage pour tenter votre chance dans un tout autre milieu : celui du show-business. En effet, vous rêviez depuis votre plus tendre enfance de tourner dans des films prestigieux et le monde du cinéma et des paillettes vous fascinait.

 

Vous avez alors déménagé pour Paris et avez pris quelques cours de théâtre. Vous n’étiez pas mauvais et votre professeur vous dénicha même un petit rôle dans un film, « Meurtres en tous genres », de Pierre Pichet. Ce n’était qu’un début, mais vous sentiez que vous aviez les capacités et le talent une grande star.

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est alors qu’en mars 1960, alors que vous aviez 20 ans, vous avez passé un casting pour un film très important : « L’homme à femmes », avec, entre autres, Catherine Deneuve. Le producteur qui vous fit passer l’audition se nommait René Vantout et force était de constater qu’il vous trouva très bon acteur. Vous avez ainsi failli décrocher un rôle dans son film mais quelques jours seulement après le casting, un article parut dans Paris Match, affirmant que vous auriez jadis appartenu à la mafia italienne et que vous seriez coupable du meurtre du parrain local, Don Pedro ! Le journaliste qui avait signé l’article s’appelait François Douillet. Bien que tout ceci soit entièrement faux, et que cet article fasse une fâcheuse confusion entre vous et votre père, le mal était fait et votre carrière d’acteur prit immédiatement fin. Ce fut un autre acteur, beaucoup plus vieux et bien moins talentueux que vous, un dénommé Jean-Pierre Montain, qui obtint finalement le rôle. Depuis lors, plus rien ne vous fut proposé et vous vous êtes résolu à abandonner votre rêve de cinéma... (Vous trouverez en Annexe 2  une copie de l’article signé de François Douillet. Comme pour l’Annexe 1, n’apportez pas cette Annexe le jour de la Soirée Enquête !).

 

 

Retour au bercail

 

Ecœuré, vous êtes retourné à Marseille auprès de votre Oncle Edmond et avez repris votre métier de prêteur sur gage.

 

En 1964, Oncle Edmond mourut d’une crise cardiaque (du moins c’est ce qu’il semblait être) et c’est à l’âge de 24 ans que vous avez repris sa boutique et récupéré sa clientèle. Vous vous doutiez qu’il n’était pas mort naturellement. Vous saviez qu’il n’avait pas toujours été très net dans ses affaires, utilisant parfois ses dons de faussaire pour le compte de voyous et s’il avait été tué, c’était certainement pour une bonne raison…  Vous ne vouliez plus avoir de soucis avec la Mafia et n’avez donc rien fait pour le venger. Votre vie devint paisible, marchant au rythme de votre travail, des prêts et des commandes et tout fonctionnait à merveille.

 

 

Victor Montain

 

En 1971, alors que vous aviez 31 ans, vous avez fait la connaissance d’un petit dealer de quartier, âgé de 18 ans à l’époque, nommé Victor Montain. Drôle de coïncidence, il s’agissait du fils de l’acteur Jean-Pierre Montain qui avait jadis obtenu rôle que vous convoitiez dans « L’homme à femmes » de René Vantout. L’acteur s’était depuis fait une certaine notoriété bien qu’il n’ait jamais joué de grands rôles. Vous ignorez s’il était au courant ou non mais son fils, Victor, vendait du cannabis et, étant vous-même un fumeur occasionnel, vous avez sympathisé avec lui. Vous êtes depuis devenu l’un de ses clients réguliers et même l’un de ses amis. Victor vous raconta qu’au grand désespoir de son père, il avait déjà eu plusieurs démêlées avec la justice et qu’il avait déjà fait de la prison mais sans vous en dire plus. De votre côté, vous lui avez un jour avoué qu’hormis le métier de prêteur sur gage, vous saviez exercer l’activité de faussaire, bien que vous en ayez rarement l’occasion. Vous aviez suffisamment confiance en lui et saviez qu’il ne le répéterait à personne…

 

 

 

 

 

 

Le prêt de Jean-Pierre Montain

 

En décembre 1976, vous avez eu la surprise voir entrer dans votre boutique de prêts sur gage… Jean-Pierre Montain ! L’acteur voulait vous emprunter 500.000 francs pour un taux de 10% ou en échange de sa villa « Les Tilleuls », située sur la Promenade du port, à Marseille, dans le cas où il ne parviendrait pas à vous rembourser à temps. Mais l’acteur vous promit de pouvoir vous verser l’agent très rapidement, avant la fin de l’année 1977, un an plus tard. Secret professionnel oblige, vous n’avez pas jugé utile de parler de cette affaire à Victor. Son père ne savait certainement pas que vous le connaissiez et il n’aurait pas apprécié que vous lui révéliez ses problèmes évidents d’argent. (Vous trouverez en Annexe 3  une copie du Contrat de prêt sur gage signé avec Jean-Pierre Montain. Comme pour les autres Annexes, ne l’apportez pas le jour de la Soirée Enquête !).

 

 

Un braquage d’amateurs

 

Un soir de janvier 1978, alors que vous étiez dans votre boutique et que vous finissiez de ranger, deux personnes cagoulées sont subitement entrées et vous braquèrent, tenant en main des armes à feu datant de la seconde guerre mondiale. Il s’agissait d’un jeune homme et d’une jeune femme, apparemment très excités et très nerveux. Vous avez pensé qu’il s’agissait certainement de leur premier braquage. Comme à votre habitude, vous êtes resté calme et, quand la fille vous demanda de lui donner le contenu de votre caisse, vous avez dégainé le pistolet que vous dissimuliez sous votre comptoir. Sans sommation, vous avez tiré dans la cuisse du garçon, espérant qu’ils seraient assez effrayés pour fuir. Ce fut exactement le résultat escompté et celui-ci prit la fuite, laissant sa copine sur place, sans demander son reste. Vous avez alors tourné votre arme vers la fille et lui avez intimé l’ordre de partir, chose qu’elle fit sans tarder…

 

Suite à votre courte carrière de voyou pour la mafia marseillaise, et même si vous n’aviez jamais tué personne, vous aviez pris l’habitude de ce genre de situation tendue. Cependant, il ne s’agissait ici que de deux minables inexpérimentés. Vous n’avez pas porté plainte ni cherché à savoir de qui il s’agissait. Ils n’étaient de toute façon pas prêts de recommencer…

 

 

L’invitation de Victor

 

Quelques jours plus tard, alors que vous étiez allé voir Victor pour lui acheter du cannabis, celui-ci vous invita à une réception que son donnait père dans son appartement qu’il possédait à Paris, le samedi 25 février, en l’honneur de son départ à la retraite. L’acteur ne vous ayant toujours pas remboursé les 550.000 francs ni sa villa « Les Tilleuls » qu’il vous devait, et ne répondant pas à vos courriers ni à vos appels téléphoniques, vous vous êtes dit que ce serait une bonne occasion de le rencontrer pour récupérer votre argent, quitte à l’intimider pour lui faire comprendre que vous ne plaisantiez pas… Vous avez donc accepté l’invitation de Victor et avez décidé d’apporter votre pistolet ainsi qu’un silencieux à cette réception. Vous convaincrez alors l’acteur de vous rembourser, que ce soit de gré ou de force…

 

 

 

De plus, Victor vous a demandé d’apporter votre matériel de faussaire à cette soirée. Il vous dit qu’il avait un petit service à vous demander, sans vous donner plus de détails. Cela expliquait la raison pour laquelle il vous invitait et, ne l’ayant pas payé depuis quelques mois pour le cannabis que vous lui avez acheté (vous lui devez actuellement 1000 francs), vous avez accepté…

 

Vous avez pris le train le vendredi 24 février 1978, la veille de la réception, emportant votre pistolet et votre matériel de faussaire comme Victor vous l’a demandé. Puis vous avez pris une petite chambre d’hôtel en attendant le lendemain…

 

 

 

 

L’acteur Jean-Pierre Montain

 

 

 

En arrivant à la soirée, vous reconnaissez :

 

Victor Montain (Antonin: Le fils de Jean-Pierre Montain. C’est votre dealer de cannabis et il est devenu avec le temps un de vos amis. C’est lui qui vous a invité à la réception que donne son père. Il vous a demandé d’apporter votre matériel de faussaire. Un travail rapide selon lui en échange de l’argent que vous lui devez (environ 1000 francs). Vous ne savez pas ce qu’il a derrière la tête mais vous appréciez assez Victor pour avoir accepté.

 

Jean-Pierre Montain : L’acteur ne se présentera à ses invités que vers 19h30, quand tout le monde sera présent.

 

Vous ne connaissez pas les autres invités.

Ce que vous savez faire

 

Fouiller une pièce (PA variables) : Si vous le désirez, vous pouvez fouiller l’une des pièces suivantes de l’appartement de l’acteur : le Bureau, la Chambre ou la Cuisine. Il vous en coûtera 3PA pour le Bureau et la Chambre et 1PA seulement pour la Cuisine. Allez voir l’organisateur, donnez lui les PA requis et dites lui quelle pièce vous voulez fouiller. Il vous dira alors si vous avez trouvé quelque chose d’intéressant ou non.

Il est inutile de fouiller les autres pièces, elles ne contiennent rien d’intéressant.

Vous trouverez à la fin de ce document un plan de l’appartement de Jean-Pierre Montain avec le nombre de PA nécessaire pour fouiller chaque pièce. Il sera également affiché durant la soirée.

 

Crocheter (1PA) : Vous savez crocheter toutes sortes de serrures. Si vous désirez crocheter une serrure quelconque (porte ou autre chose), allez voir l’organisateur, donnez lui votre PA en lui disant ce que vous désirez crocheter. La porte (ou l’objet) sera alors déverrouillé.

 

Falsifier (6PA) : En tant que faussaire, vous savez falsifier toute sorte de document. Si vous étiez amené à vouloir falsifier un document quelconque, allez voir l’organisateur. Donnez-lui vos 5PA ainsi que le document original et dites-lui ce que vous voulez modifier.

 

 

Vos buts

 

Récupérer l’argent que vous doit Jean-Pierre Montain, quitte à le menacer de votre pistolet.

 

Accomplir le travail que va vous demander Victor…

 

 

Ce que vous transportez

 

Vous êtes habillé en costume sombre et portez des lunettes noires.

 

Vous portez un petit calibre avec silencieux dissimulé dans votre poche afin d’effrayer Jean-Pierre Montain (remis au préalable par l’organisateur).

 

Vous avez également apporté votre matériel de faussaire dans une petite trousse ou pochette (ciseaux, colle et  crayon que VOUS devrez apporter) et que vous garderez également sur vous, dans une petite sacoche où vous rangerez aussi vos Points Action ou tout autre indice que vous pourriez découvrir…

 

Si vous le voulez, vous pouvez également apporter un peu de cannabis et quelques cigarettes pour rouler un ou deux joints durant la soirée. Si vous n’en n’avez pas, vous pensez que Victor en aura certainement apporté…

 

 

Comment vous la jouer

 

Vous êtes un homme froid et sûr de vous. Vous n’aimez pas qu’on vous marche sur les pieds. Vous êtes prêt à faire pression sur les personnes qui se mettraient en travers de votre route.