Thérapie THANATOS
Séance 08 : Magra
Lorsque les patients se réveillent, quelque chose cloche.
D’abord, aucune blouse blanche ne vient les réveiller. Ensuite, les chambres leur paraissent plus lumineuses, moins sales.
Lorsqu’ils se retrouvent dans les couloirs de l’hôpital, tout est silencieux, ils ne croisent aucun patient ni blouse blanche.
L’hôpital est comme neuf, propre et désert.
S’approchant du réfectoire, Cicatrice remarque la forme éthérée d’un patient, puis d’une blouse blanche. Tandis que des patients et blouses blanches fantomatiques émergent peu à peu dans la réalité de l’hôpital, elle perçoit même quelques bribes de parole.
Ils tentèrent bien sûr de leur parler, ou de les toucher, sans y parvenir. Ils passèrent même à travers certains d’entre eux. L’un d’eux, une blouse blanche, ne s’avéra être personne d’autre que Défiguré !
Ils remarquèrent, taguée sur les murs, une inscription: « Récupérez SON sang ! »
Explorant l’hôpital dans sa nouvelle condition, ils finirent par (re)découvrir le vivarium en face de la laverie.
D’énormes plantes et feuillage s’y élèvent et forment une jungle. Des carreaux blancs au sol les invitent à traverser la pièce et à découvrir les basilics et autres reptiles jusqu’un petit laboratoire. Là, travaille le Supérieur Moreau, en ce moment étudiant le Magra, le langage des reptiles.
Celui-ci les remarque et, intrigué par ces nouveaux patients, répond à toutes leurs questions. Il leur conseille de trouver la raison pour laquelle ils sont revenus dans le passé. Ils apprennent que Morgue, avant de disparaître, avait laissé des indications sur la façon de s’enfuir de l’hôpital mais que ces notes étaient gardées dans le bureau du Directeur.
Après cette entrevue, les fantômes du passé semblent bien plus présents et finissent par les remarquer. Les patients doivent se faire discret pour se rendre dans le bâtiment du Directeur. Par chance le bâtiment est vide, et après une fouille minutieuse, ils découvrent un petit carnet sous une cloche de verre. Celui-ci est écorné, brûlé par endroit et couvert de signes ésotériques dont le glyphe de l’hôpital. Sa lecture difficile est troublante pour la santé mentale. Une fois déchiffrées les notes, ils apprennent que par le biais de l’hémographie, il est possible de tracer des ouvertures vers d’autres lieux et d’autres temps. Seulement, cela ne semble fonctionner qu’avec le sang de personnes mortes.
De retour à l’hôpital où les formes deviennent de plus en plus tangibles, ils avancent prudemment et croisent Monsieur Evasion dit « Passe-passe » qui ne les voit pas et ne les entend pas. Celui-ci, accompagné de Griffes, de Cyclope et d’une blouse blanche de grande taille dont le visage leur semble familier, se rend dans l’infirmerie. Décidant de les suivre, les patients cachés dans un coin entendent des bruits étouffés derrière la porte et virent le trio de patient traînant la dépouille de la blouse blanche dans l’ascenseur. Au sol quelques gouttes de sang.
Celles-ci semblent vivantes et frémissent. Une fois seuls, sur un bout de papier, Cicatrice prélève le sang. Des formes, des bribes de souvenir se forment tels des dermoglyphes d’empreinte digitale. Comme indiqué dans les notes de Morgue, les patients dessinèrent une porte sur un mur avec le sang. Celle-ci devint brillante et une fois franchie, les ramena à leur époque.