Histoire Sierra Leone
Histoire
Le 27 avril 1961, le pays obtient son indépendance. Mais à cause de luttes entre ethnies, le pays connaît une grande instabilité politique.
Le frère de Milton Margaï, Albert Margaï, le remplace comme Premier ministre en 1964.
En mars 1967, Siaka Stevens, chef du parti All People's Congress (APC), remporte les élections, mais son accession au pouvoir est retardée jusqu'en avril 1968 par une série de coups d'Etat militaires.
Le 19 avril 1971, Siaka Stevens instaure un régime de parti unique. Il commence alors à tenter d'assainir la vie politique, en luttant contre la corruption par exemple. Mais il abandonne vite cette voie pour exploiter les mines de diamants au nord du pays.
Le 28 mai 1975, avec 14 autres pays, la Sierra Leone fonde la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest.
Siaka Stevens laisse sa place au commandant en chef des armées, Joseph Saidu Momoh, en novembre 1985. Il est officiellement élu président en janvier 1986.
En novembre 1987, Joseph Saidu Momoh décrète « l'état d'urgence économique ». Des mesures draconiennes d'austérité sont prises. Mais l'exploitation des mines de diamants continue toujours de rapporter beaucoup d'argent aux principaux chefs du régime.
La guerre civile
La guerre civile de la Sierra Leone se déroula de mars 1991 au 18 janvier 2002. Cette guerre avait pour principal but le contrôle des zones diamantifères.
Elle causa la mort de 100 000 à 200 000 personnes et le déplacement de plus de deux millions de personnes (ce qui représente le tiers de la population de l'époque). De nombreuses mutilations eurent également lieu, ainsi que l'emploi massif d'enfants soldats. La De Beers Sud-Africaine y garde un rôle très controversé, puisqu'elle fut la première acheteuse de ces diamants, vendus au Libéria voisin clandestinement. Aussi, l'Afrique du Sud garde-t-elle une autre influence, celle du déploiement de ses forces armées privées sur le territoire du Sierra Leone afin de sécuriser les régions diamantifères suscitées.
Depuis la fin de la guerre civile
Le 14 mai 2002, le président sortant, Ahmad Tejan Kabbah, est réélu avec 70,6% des voix.
Le pays est actuellement en paix. Les différentes mesures prises par l'ONU sont progressivement réduites, voire supprimées, comme la levée de l'embargo sur l'exportation des diamants du sang. Une diminution des effectifs des forces des casques bleus (Mission des Nations unies en Sierra Leone) est également engagée. Après un pic de 17 500 hommes en mars 2001, les effectifs sont descendus à 13 000 en 2003.
Cependant, pour des raisons économiques, de nombreux enfants travaillent toujours dans les mines de diamants qui sont très dangereuses. La propagation du Sida y est également très importante, 16 000 enfants de moins de 15 ans sont séropositifs.
En 2000, selon l'indicateur de développement humain (IDH) qui était de 0,275, la Sierra Leone était le pays le moins développé du monde.
Ahmad Tejan Kabbah (né le 16 février 1932) est président de la Sierra Leone de 1996 à 1997 et depuis 1998. Il est le chef du parti politique Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP).
Biographie
Il est fonctionnaire au sein du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) jusqu'à son retour en Sierra Leone en 1992.
Il est élu président de la république le 15 mars 1996 avec 59,5% des voix. Il forme un cabinet multi-ethnique et multi-partis. Il promet des négociations de paix avec le Revolutionary United Front (RUF), responsable de la guerre civile qui y règne depuis mars 1991.
Le 25 mai 1997, il est contraint à l'exil en Guinée-Bissau suite au coup d'État de Johnny Paul Koroma, leader de l'AFRC (pour Armed Forces Revolutionary Council, Conseil Révolutionnaire des Forces Armées), un groupe d'anciens membres de l'armée de Sierra Leone. Grâce à l'intervention militaire de l'ECOMOG, il retourne à la présidence le 10 mars 1998.
Avec son gouvernement, il signe le 10 novembre 2000, dans la ville de Abuja au Nigeria, un cessez-le-feu avec le RUF.
Le 14 mai 2002, lors des élections générales, il est réélu président avec 70,6% des voix, devant Ernest Bai Koroma du All People's Congress et Johnny Paul Koroma.
Le Revolutionary United Front (RUF) est un groupe armé fondé par Foday Sankoh. Ce groupe est le principal responsable de la Guerre civile de Sierra Leone.
Foday Sankoh créa vers 1988 le RUF en Libye, lors de son passage dans les camps d'entraînement du colonel Mouammar Kadhafi. Suivant les idées révolutionnaires du colonel libyen, le RUF a pour but principal de rendre le pouvoir au peuple.
La guerre civile
Ayant rencontré Charles Taylor dans les camps d'entraînement libyens, Foday Sankoh décide avec son aide de prendre le contrôle de zones diamantifères de la Sierra Leone. Le 23 mars 1991, le RUF, composé d'une centaine de combattants, attaque 2 villages. C'est le début de la guerre civile de Sierra Leone.
Le 30 novembre 1996, le RUF signe un accord visant à être intégré dans le gouvernement de Ahmad Tejan Kabbah. Mais suite à l'arrestation au Nigeria de Foday Sankoh, le RUF rompt le cessez-le-feu.
Le 25 mai 1997, l'Armed Forces Revolutionary Council (AFRC), un groupe armé constitué d'anciens militaires, prend le pouvoir et conclut un accord avec le RUF pour partager le pouvoir.
Le 12 février 1998, le RUF et l'AFRC sont chassés du pouvoir par le groupe d'intervention de la CEDEAO, l'ECOMOG.
Fin 1998, une offensive du RUF et de l'AFRC leur permet d'occuper en janvier 1999 la capitale du pays, Freetown. Ils sont de nouveaux chassés par l'ECOMOG 3 semaines plus tard. Mais la ville est mise à feux et à sang pendant toute l'occupation. 6 000 morts seront recensés ainsi que des dizaines de milliers de réfugiés.
Le 7 juillet 1999, le RUF et le gouvernement de la Sierra Leone signent les Accords de Lomé. Le RUF doit rentrer au gouvernement et ses combattants être amnistiés.
Voulant remettre en question l'Accord de Lomé, le RUF prend en otage 500 Casques Bleus de la MINUSUSIL le 3 mai 2000.
Suite à la prise d'otages, la Grande-Bretagne envoie des forces spéciales pour détruire le RUF. Officiellement, ils étaient là uniquement pour évacuer les occidentaux présents dans le pays.
Le 10 novembre 2000, sous la pression militaire britannique et certains contingents africains, un cessez-le-feu est signé à Abuja au Nigeria, entre le gouvernement et le RUF.
En janvier 2002, les combattants du RUF sont désarmés et démobilisés. La guerre civile de Sierra Leone prend officiellement fin le 18 janvier 2002.
Les diamants de sang
Le financement du RUF provenait de divers trafics et principalement celui des diamants de Sierra Leone. Ce trafic fut surnommé le trafic des diamants du sang.
La Sierra Leone dispose dans l'est du pays d'importantes mines de diamants. La revente des diamants au Libéria de Charles Taylor permettait au RUF un financement presque sans limite.
Les diamants étaient principalement échangés contre des armes, des munitions et également de la drogue pour les combattants du RUF. Les vendeurs de diamants, principalement libanais, se chargeaient ensuite de la revente sur le marché libérien. C'est ainsi que l'on a pu constater que le Libéria exportait 60 fois plus de diamants qu'il n'en produisait véritablement.
En un peu plus de 10 ans, plus de 400 millions de dollars de diamants circulèrent illégalement entre la Sierra Leone et le Libéria, principalement au profit du RUF.
Voulant mettre fin à ce trafic pour asphyxier le RUF, le Conseil de sécurité des Nations unies vota le 5 juillet 2000 la résolution 1306. Un embargo sur le trafic illégal de diamants de la Sierra Leone sera décrété. Bien que le trafic continue, cela le fera baisser.
Les crimes
Les crimes commis par le RUF faisaient partie d'une politique de terreur ayant pour but d'empêcher la population de se soulever contre le RUF.
Les combattants du RUF commirent systématiquement des viols, des mutilations (principalement par des amputations comme celles des mains ou des oreilles), des meurtres ou des destructions de villages et de récoltes.
On a noté également la pratique du cannibalisme comme un rituel. Cela permettait aux combattant de ne plus voir leur ennemis comme des humains, mais comme des animaux. À partir de là, plus aucune limite n'existait dans les horreurs pouvant être commises.
Les enfants soldats
La guerre du RUF étant extrêmement meurtrière, le besoin de combattants était important. Le RUF appliqua donc très tôt une politique de kidnapping d'enfants en vue d'en faire des enfants soldats.
Ces enfants étaient bien souvent obligés de tuer leurs parents ainsi que leur connaissances pour les empêcher de pouvoir retourner un jour chez eux. Traumatisés et drogués, ces enfants étaient transformés en de terribles machines à tuer.
La démilitarisation
À la fin de la guerre civile en 2002, le RUF se transforme en un parti politique.
Lors des élections générales de Sierra Leone, le 14 mai 2002, le RUF a obtenu 1,7% des voix pour son représentant Alimamy Pallo Bangura.
Le jugement
Le Conseil de sécurité de l'ONU vota le 14 août 2000 la résolution 1315. Elle donna un mandat au secrétaire général des Nations unies pour créer un tribunal visant à juger les crimes commis durant la guerre civile de Sierra Leone.
C'est ainsi que le procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) inculpa notamment Foday Sankoh et Sam Bockarie du RUF pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et d'autres violations sérieuses du droit international humanitaire.
Foday Sankoh (17 octobre 1937 - 30 juillet 2003) est né en Sierra Leone dans le district de Tonkolili. Il est le fondateur du Revolutionary United Front (RUF). Allié de Charles Taylor, il déclencha la guerre civile de Sierra Leone en 1991, principalement pour prendre le contrôle de ses mines de diamants.
De la Sierra Leone à la Libye
De 1956 à l’indépendance du pays, le 27 avril 1961, il servit dans l'armée Britannique comme caporal. Puis il s'engagea dans l'armée régulière sierra-léonaise.
Il participa au coup d'État de 1967, qui porta au pouvoir Siaka Stevens.
Accusé de complot contre le gouvernement, il fut emprisonné pendant 6 ans dans les années 1970. Dans les années 1980, il rejoint un les camps d'entraînements du colonel Mouammar Kadhafi en Libye. C'est là qu'il rencontra son futur allié, Charles Taylor.
La guerre civile
En 1989, il fonde le RUF et s'allie avec Charles Taylor en vu de prendre le contrôle des mines de diamants de la Sierra Leone.
Le 23 mars 1991, avec une centaine de combattants, il attaque deux villages à l'est du pays, la guerre civile de Sierra Leone est déclenchée.
Ayant besoin de plus en plus de combattants, Foday Sankoh décide d'utiliser les enfants et d'en faire des enfants soldats. Une campagne de terreur commence alors. Massacres, mutilations,cannibalisme rituel, viols, le RUF ne connaît aucune limites.
Le 22 avril 1996, le président élu de Sierra Leone, Ahmad Tejan Kabbah, rencontre Foday Sankoh à Abidjan pour établir un plan de paix.
Le 25 mai, 1996, l'Armed Forces Revolutionary Council (AFRC), conduite par Johnny Paul Koroma, prend le pouvoir lors d'un coup d'État. Quelque temps après, le RUF et l'AFRC décident de s'allier pour diriger le pays.
Le 8 mars 1997, Foday Sankoh est arrêté au Nigeria pour détention d'une arme à feu.
Le 23 octobre 1997, il est condamné à la peine de mort par la Haute Cour de justice de Freetown.
Le 7 juillet 1999, le RUF et le gouvernement de Sierra Leone signent les Accords de Lomé qui prévoit une amnistie des crimes antérieurs au traité, la libération de Foday Sankoh, l'entré du RUF dans le gouvernement et surtout la création d'une Commission chargée des ressources minières et de la reconstruction, dont la présidence devait être tenue par Foday Sankoh. Toujours d'après cet accord, Foday Sankoh devient également le vice-président du gouvernement d'Ahmad Tejan Kabbah.
L'arrestation et le procès
Le 17 mai 2000, Foday Sankoh, en fuite, est arrêté suite à la prise d'otages de 500 Casques Bleus.
Le 4 mars 2002, débute le procès de Foday Sankoh. Il est inculpé par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) de 17 chefs d'inculpations, dont des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre. Le déroulement du procès fut assez chaotique, principalement en raison de l'état de santé de Foday Sankoh, le procès fut ajourné à plusieurs reprises.
Son avocat a présenté à plusieurs reprises des demandes d'arrêt du procès en raison de la santé déclinante de Foday Sankoh, la cour les refuse toutes.
Le 14 mai 2002, il présente sa candidature à l'élection générale pour le poste de président, mais elle est refusée.
Capitale: Freetown
Population: 4,9 millions (2003)
Langue officielle: anglais (de facto)
Groupe majoritaire: aucun
Groupes minoritaires: mendé (29,5 %), themné (24,7 %), krio ou créole (10,5 %), limba (6,7 %), kuranko (5,4 %), kono (4,1 %), loko (2,7 %), sherbro (2,7 %), kissi (2,5 %), soussou (2,4 %), maninka (2,1 %), etc.
Langue coloniale: anglais
Système politique: république présidentielle avec forte présence militaire