Je te pardonne, mon frère.
 
Adoncques, les héros revinrent des Pics du Tonnerre pour récupérer Marine qui pendant ce temps avait administré l'Ecole de Magie de Pretty Lake, pendant l'absence de celui-ci. Elle s'était notamment occupée du cas de l'ancien élève Azroag, un turbulent garçon qui avait été renvoyé et qu'elle avait remis au clergé de Sunie afin qu'il soit entre de bonnes mains et non plus livré à lui-même.
Ils repartirent d'Ordulin peu après, en direction de Tantras, cité au-delà de la mer, capitale de la Vesperine où devait avoir lieu la conjonction des étoiles, une semaine plus tard. Sur le chemin de la côte, ils passèrent par le village de Berambouis où on leur apprit qu'une monstrueuse créature à corps de lion et ailes de chauve-souris rôdait dans les parages et avait d'ailleurs dévoré quelques bûcherons après leur avoir posé des énigmes. C'est en effet la curieuse manie qu'ont les sphinx avant de s'en prendre à leurs proies. Les héros se portèrent volontaire pour le débusquer et l'occire. Ce qu'ils firent. Ils ramenèrent d'ailleurs sa tête presque humaine comme trophée aux villageois ébahis.
À Yhaunn, ils passèrent la nuit au manoir de Bélise, où elle et son époux Patrocles les reçurent avec les plus grands honneurs et le plus grand plaisir et en profitèrent pour leur montrer leur fille Klitsia, âgée de quelques mois seulement.
Le lendemain, ils embarquèrent à bord de La Promesse de Dara, un beau deux-mâts dont le capitaine Vorend s'engagea à les mener à Tantras. Partant le matin, la traversée devait durer une dizaine d'heure mais la plus terrible des tempêtes les surprit ! Sans doute que les flots déchainés avaient été provoqué par Talos lui-même, le dieu des ouragans ! Peut-être que quelque sacrifice ou quelque noir rituel avait été commis par les apôtres de Baine afin de le solliciter et d'empêcher Arthur et ses compagnons d'arriver à bon port.
Mais fort heureusement, la Promesse de Dara tint bon et ne sombra pas. Certes, il y eut des pertes chez les marins, l'esquif et les passagers furent endommagés, mais on l'avait échappé belle. Arthur promit au capitaine de régler tous les frais de réparation.
À Tantras, ils prirent une chambre à la Gemme du Nain, une accueillante auberge. Il leur fallait patienter trois jours avant la confrontation. 
Au temple de Tyr, Arthur fit la connaissance de deux Chevaliers de l'Epée Miséricordieuse qui lui dirent-ils avaient affronté récemment les membres de l'église de Baine qui étaient de plus en plus actifs dans la région depuis quelques temps. On le renseigna également sur le lieu situé en dehors de la ville qui avait vu s'affronter Tyr et Baine huit ans auparavant sous la même conjonction d'étoiles que celle qui allait avoir lieu : quand les constellations du Phénix, de la Licorne et du Serpent se rencontrent.
Le jour dit, une escouade de sept chevaliers se proposa d'escorter nos héros jusqu'au cratère provoqué par l'explosion des deux avatars. Sur le chemin, le groupe fut assailli par une escouade de spadassins de Baine, épaulés par des orcs. Une furieuse bataille eut lieu qui vit triompher les forces du bien.
Au cratère, Arthur fit enfin face à Urak d'Agre. L'Ombre de Baine avait récupéré un fragment de l'avatar de son dieu pour s'en faire un gantelet de combat. Menaçant et arrogant, il lui lança quelques invectives avant d'engager le duel.
Le combat eut lieu et l'on vit les deux champions lutter âprement, furieusement. Les coups pleuvaient de part et d'autre, ricochaient sur les armures de plaques, Tilvandril touchait parfois Urak qui répliquait de sa sinistre épée. Une atmosphère magique d'origine divine s'établissait sur le cratère de l'Affrontement et il était manifeste que les dieux assistaient et veillaient sur leurs combattants. Arthur se prit soudain une colonne de feu surgissant du sol mais cela n'entama guère sa résolution.
Ainsi, dans un dernier assaut, à l'issue de plusieurs minutes d'une joute sans merci, le vicomte d'Ordulin acheva son ennemi juré d'un puissant coup de sa Sainte Lame.
Tout était fini. Immédiatement les acolytes d'Urak se retirèrent en silence tandis que leur maître agonisait et rejoignait le néant.
Arthur et ses compagnons retournèrent à Tantras savourer dignement leur victoire avant de repartir.